Deux agents du Mercantour ont été agressés par un éleveur de moutons anti-loup.
Deux agents du Parc national du Mercantour ont été violemment agressés par un éleveur de moutons, alors qu'ils étaient venus à sa demande pour réaliser un constat après une attaque de loup sur son troupeau, a-t-on appris mercredi auprès de la direction du Parc et de la gendarmerie.
LES FAITS
Les faits sont survenus le 8 août à Châteauneuf d'Entraunes (Alpes-Maritimes). Alors qu'ils avaient été sollicités par un éleveur pour réaliser un constat-loup, trois agents du Parc national du Mercantour ont été violemment pris à parti.
L'un a reçu un coup de tête, tandis qu'un second a été frappé à coups de manche de pioche. Blessé à la mâchoire, celui-ci a dû recevoir plusieurs points de suture. Le parc a immédiatement porté plainte et une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nice.
PREMIERE AGRESSION D'UN AGENT DU PARC
"L'été a été difficile pour les éleveurs: il y a eu beaucoup d'attaques de loups
et beaucoup de brebis tuées", reconnaît la directrice adjointe du Parc, Caroline Merle, qui "comprend le stress et la détresse professionnelle" de certains d'entre eux.
Mais, ajoute-t-elle, "on ne peut pas tolérer une telle agression physique". Si les agents du Parc sont habitués aux attaques verbales de certains éleveurs, c'est la première fois, selon elle, qu'ils s'en prennent physiquement à eux. L'été dernier, les agents du Parc ont réalisé 320 constats-loup, sans incident.
LA REACION DE L'ASPAS
Dans un communiqué,l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas)impute quant à elle ce comportement à "l'impunité totale (...) accordée à certains éleveurs de moutons", une impunité qui aurait "encouragé l'un d'eux à des voies de faits particulièrement violentes sur des agents de l'Etat".
"Après un soutien inconditionnel de quelques élus, plus de 80 autorisations de tirs de loups octroyées par les préfets, l'appel au braconnage des loups lancé par un député européen, on assiste maintenant à une recrudescence de violences de plus en plus fortes provenant d'une partie des acteurs de la filière ovine", déplore l'Aspas, qui demande au ministère de l'Ecologie de "remettre un peu d'ordre dans le dossier du loup qui depuis ces dernières années lui a complètement échappé".
LE CONSTAT LOUP
S'il est victime d'une attaque de canidé, un éleveur peut être indemnisé par l'Etat, mais des agents doivent au préalable se rendre chez lui pour établir un "constat-loup". En 2012, 233 attaques (à responsabilité du loup non écarté) ont été recensées. 644 animaux sont morts ou ont été blessés.