Le discours anti-vaccin du candidat à la présidentielle Jean Marc Governatori fait réagir les écologistes

Depuis que le candidat à la primaire écologiste Jean Marc Governatori a dit dans une vidéo que la campagne de vaccination "fabrique des maladies", il a fait réagir de nombreuses personnes. Localement, l'homme politique est soutenu.

Depuis quelques jours, Jean Marc Governatori fait le buzz sur Twitter. Ce candidat à la primaire écologiste et conseiller de la métropole de Nice a publié une vidéo sur Facebook le mercredi 4 août pour se positionner contre le pass sanitaire. Quelques passages de cette vidéo laissent entendre que cet homme politique ne voit pas la vaccination d'un bon oeil.

"Je ne suis ni anti-vaccin, ni médecin", commence-t-il à dire dans la vidéo de 5 minutes publiée sur Facebook. Tout au long de la vidéo, il explique qu'il regrette que le gouvernement et les médias ne parlent "que de la Covid" alors qu'il existe de nombreuses autres maladies mortelles. "Les cancers tuent en France deux foix plus que la Covid et les maladies cardio-vasculaires tuent 2,5 fois que la Covid. Pourquoi en fait-on tant pour la Covid et si peu pour des maladies qui tuent cinq fois plus que le coronavirus ?", demande-t-il.

C'est un peu plus tard qu'il énonce la phrase qui a enflammé les réseaux sociaux : "Quand on nous dit vaccinez-vous et tout ira bien, on fabrique des maladies." Et de poursuivre : "A partir de ce moment, on se fiche de son corps, on peut fumer, on peut boire, c'est pas grave, il y a la vaccination. Cela n'incite à aucune éducation à la santé, à aucune discipline. Donc ça prépare les maladies les plus graves, les cancers et les maladies cardio-vasculaires"

"Une stupidité hallucinante"

Il a fallu peu de temps pour que les internautes s'emparent de la vidéo pour la commenter. Mathieu Cuip, conseiller régional en Ile-de-France, dénonce un "dérapage" de la part de "gens dangereux qui discréditent l'écologie". On peut lire que ces propos sont "d'une stupidité hallucinante" et que ce discours a un "caractère nocif", du côté de Benjamin Lucas, conseiller régional dans les Hauts-de-France. 

Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère écologiste de Paris, cette vidéo "prépare le terrain à l'extrême droite". Elle dénonce un "manque de rigueur" de la part du candidat à la primaire écologiste.

Jean-Laurent Félizia, qui était tête de liste pour le Rassemblement écologique et social lors des élections régionales en juin dernier, estime que ce discours "frôle l'indécence" pour ne pas dire "l'obscénité morale". "Le rôle des politiques doit être celui de gérer, gouverner et apaiser une situation qui est de plus en plus violente, développe-t-il au téléphone. Or, ce type de déclaration a plus vocation a perturber l’opinion publique que de la conduire dans une voie de l’apaisement." Selon M. Félizia, Jean Marc Governatori "est en train de se discréditer complètement". 

Des soutiens au niveau local

En revanche, c'est un tout autre son de cloche qu'on entend du côté des conseillers écologistes de la métropole de Nice, dont Jean Marc Governatori fait partie. Juliette Chesnel-Leroux "conteste les raccourcis malveillants". Elle précise qu'elle est vaccinée et "pour une vaccination la plus large possible" mais selon elle, "il ne dit absolument pas que le vaccin provoque le cancer".

En effet, la phrase de M. Governatori ne dit pas que le vaccin provoque le cancer. Toutefois, il fait un rapprochement entre le vaccin et cette maladie et à l'heure des réseaux sociaux, des discours anti-vaccin non sourcés et du complotisme, il peut être vu comme maladroit de faire un tel parallèle.

Pour Fabrice Decoupigny, lui aussi conseiller écologiste de la métropole,"cette vidéo est très claire" et il ne comprend pas les reproches qui lui sont faits. Ce qu'il regrette le plus est que des "polémiques soient créées à chaque fois qu'un écologiste s'exprime".

Sylvie Bonaldi, quant à elle, se dit "complètement en accord avec ce qu'il a dit". "Il faut absolument insister sur la prévention globalement pour la santé et en particulier ici supplémentation en Vitamine C, D et Zinc. Et traiter pendant la phase symptomatique avec soit de la médecine conventionnelle soit des huiles essentielles ou autre..." Elle souhaiterait que les hôpitaux ne voient plus leurs moyens diminuer.

Le candidat à la présidentielle regrette que son discours ait pu être "mis dans la catégorie" des complotistes, a-t-il indiqué à France 3 Côte d'Azur. En revanche, il ne regrette pas vraiment le buzz sur les réseaux sociaux.

"Si ça peut faire comprendre aux personnes que la solution ce n'est pas que le vaccin, c'est bien", dit-il. Il souhaite tout de même clarifier son propos : "Je ne dis pas que la Covid n'est pas un problème, bien sûr que c'est un problème. Mais je ne veux pas qu'on parle que de ça. Je voudrais qu'on parle des autres problèmes de santé". Il assure n'avoir "jamais reçu autant de messages positifs". 
 

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