Le FN échoue à emporter des régions et confirme son "impasse" du second tour

Le Front national, s'il a réalisé le meilleur score de son histoire, a échoué dimanche à emporter des régions et confirme l'"impasse" qu'il rencontre lors des seconds tours, une donnée inquiétante pour Marine Le Pen en vue de 2017.

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Dimanche soir, le FN, qui voyait "quatre à cinq régions gagnables", a été battu partout: Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen en duel face aux "Républicains", en Nord-Pas de Calais-Picardie (NPDCP) et en Paca. Florian Philippot, Sophie Montel et Louis Aliot en triangulaire en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, en Bourgogne-Franche-Comté (BFC) et en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

Scores impressionnants

Les scores sont parfois impressionnants: Marine Le Pen n'obtient "que" 42% à 43% des voix, selon des estimations, largement distancée par Xavier Bertrand (LR) et ses 57-58%. Florian Philippot, meilleure chance du FN selon plusieurs ténors du parti, est distancé de près de dix points par Philippe Richert (LR). Seule Sophie Montel, dont la triangulaire en Bourgogne a été moins médiatisée, semble résister plus nettement, échouant de quelques points, comme Philippe Loiseau en région Centre-Val-de-Loire.

"1ère force d'opposition"

Réagissant très vite après 20 heures, Marine Le Pen a fait contre mauvaise fortune bon coeur, voyant dans ces résultats une "montée inexorable" de son parti. "Rien ne pourra nous arrêter !", a-t-elle proclamé, présentant son parti comme "la première force d'opposition dans la plupart des régions de France." "Une lame de fond patriote" est en cours, a renchéri son bras droit, Florian Philippot. Pour Mme Le Pen, une "clarification" s'est opérée, celle d'un "bipartisme" entre "mondialistes" et "patriotes", futur "grand enjeu de la présidentielle". Evoquant l'hypothèse de ce mauvais résultat mardi dans Le Figaro, Marine Le Pen avait déjà anticipé une "vengeance" future de ses électeurs à la présidentielle.

Un vote FN élevé "s'enkyste" 

Le FN pourra trouver pourtant des motifs de consolation. Il progresse depuis le premier tour et réalise, selon les premières estimations, son meilleur score national jusqu'alors, que ce soit en pourcentage, 28,4%, ou en voix, dépassant très probablement les 6,4 millions de voix de la dernière présidentielle. Il aura aussi renforcé son aura d'opposant au "système +UMPS+": la campagne a été totalement focalisée sur sa présence dans l'ensemble des seconds tour en France métropolitaine, et il a fait chuter au Nord et au Sud-Est la gauche dans deux bastions régionaux, qui n'aura pas d'élus pendant la prochaine mandature, ce que n'a pas manqué de souligner Mme Le Pen.

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Autre motif de satisfaction: une implantation locale renforcée avec l'élection de plusieurs centaines de conseillers régionaux. Enfin, Marine Le Pen qui craignait les "28 heures sur 24" que constituerait une présidence de région, pourra se consacrer entièrement à la présidentielle. Mais ces résultats sont lourds de questionnements sur la stratégie du FN pour l'emporter en second tour où il échoue constamment, comme aux départementales de mars: présent dans 1.107 seconds tour, le parti de Marine Le Pen ne s'était finalement imposé que dans 31 d'entre eux.

C'est un essai non transformé une fois de plus

Contrairement à ces élections de mars, pourtant, le parti d'extrême droite avait cette fois fait campagne à droite toute, insistant sur les questions migratoires, dans le contexte de l'arrivée massive de migrants en zone Schengen depuis l'été et des attentats du 13 novembre. "C'est un essai non transformé une fois de plus. Comme aux départementales, le
FN ne parvient pas, faute d'alliés et de réserves à l'emporter, au second tour, où il se heurte toujours à un plafond de verre. Par ailleurs, le patronyme Le Pen est un formidable booster mais il entraîne aussi plus massivement une mobilisation contre au second", a commenté dimanche soir pour l'AFP le politologue Yves-Marie Cann  Elabe).

La marque +Le Pen+ est utile au premier tour mais rédhibitoire au second

"La marque +Le Pen+ est utile au premier tour mais rédhibitoire au second", confirme auprès de l'AFP le directeur de l'Observatoire des radicalités politiques, Jean-Yves Camus.
"Ca tendrait à accréditer l'idée que même si Marine Le Pen est au second tour, elle ne sera jamais présidente de la République... Mais ça, c'est jusqu'au prochain scrutin. S'enkyste de manière assez définitive un vote FN à 25-30% qui n'a pas de débouché. Où il disparaît, où il se transforme... ce qui nécessite un second partenaire", observe ce politologue.


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