Un peu plus de trois mois après un coûteux licenciement, Leonardo Jardim est de retour sur le banc de l'AS Monaco. L'annonce a été faite par le club de la principauté, le vendredi 25 janvier en fin de journée. Il prend la place d'un Thierry Henry humilié, qui part "avec une grande tristesse".
"Plus tôt que prévu notre histoire recommence (...) Ensemble, on va réussir à redorer le blason de Monaco", a écrit sur Twitter le Portugais.
...plus tôt que prévu notre histoire recommence.
— Leonardo Jardim (@leonardojjardim) 25 janvier 2019
Nous sommes tous , moi le premier derrière l’ASM.
Je compte sur votre soutien et vos encouragements au stade.
Ensemble on va réussir à redorer le blason de Monaco.
Daghe Munegu! pic.twitter.com/1ScDwQbuN1
L'histoire ne redémarrera pas contre Dijon samedi (20h00), où c'est Franck Passi, adjoint d'Henry, qui sera sur le banc. Mais Jardim, l'ex-homme fort de la Principauté,
fera son grand retour dès dimanche 27 janvier aux commandes du club 19e de L1, a-t-on appris de même source.
"Notre club traverse aujourd'hui une période très compliquée. Aujourd'hui, je suis prêt à déclarer que j'en porte la pleine responsabilité", a admis le vice-président
de l'ASM, Vadim Vasilyev, avouant que "la décision du licenciement de l'entraîneur Leonardo Jardim a de la même manière été prise trop prématurément".
— AS Monaco ?? (@AS_Monaco) 25 janvier 2019
Jardim, l'homme des succès récents de l'ASM, un titre de champion de France (2017), quatre podiums consécutifs et une demi-finale de Ligue des champions (2017), devrait
reprendre sa trajectoire sur le Rocher. Il a signé un contrat de deux ans et demi jusqu'en 2021.
"Nous aurions, de fait, dû donner une chance à Leonardo de continuer son travail", a poursuivi M. Vasilyev, se disant "convaincu qu'il n'est pas trop tard pour redresser
la situation et (...) que nos joueurs se mobiliseront et pourront, avec Leonardo Jardim, surmonter cette crise".
Ce tremblement de terre sportif sur le Rocher pose beaucoup de questions sur la politique de l'AS Monaco. Le club est aux abois et sa façon de couper si vite les têtes est très coûteuse.
Vasilyev, élu meilleur dirigeant d'Europe en 2017, et son président Dmitri Rybolovlev vont devoir passer à la caisse.
Indemnités de licenciement
Jardim avait touché environ 8,5 millions d'euros d'indemnités de licenciement, et il faudra payer le départ d'Henry, dont le contrat courait jusqu'à 2021. Initialementsuspendu de ses fonctions jeudi 24 janvier, celles-ci ont pris fin vendredi 25 janvier, selon le club. Monaco pourrait également payer le départ du directeur sportif nigérian Michael Emenalo, arrivé voilà 14 mois. Il était notoire qu'il ne s'entendait pas avec Jardim.
Ce dernier va vouloir travailler avec ses hommes, et Franck Passi et les adjoints d'Henry ne vont pas rester non plus, sauf l'entraîneur des gardiens, André Amitrano,
déjà là sous le règne du Portugais.
Jardim va rappeler ses collaborateurs de longue date, Nelson Caldeira, José Barros Araujo et Antonio Vieira. Comme Amitrano, le préparateur physique Carlo Spignoli, déjà présent du temps de Claudio Ranieri, pourrait finir la saison. Et puis, en cette période de mercato, malgré les plus de cinquante joueurs sous contrat (sans compter les 17 prêtés) actuellement à Monaco et malgré les arrivées de Fabregas, Ballo-Touré, Naldo, et Vainqueur, Jardim va certainement demander de nouveaux renforts...
Le trio qui a le mieux fonctionné à l'AS Monaco, avec cette politique de "trading" de joueurs qui a fait sa fortune, reste Vasilyev-Jardim-Luis Campos, parti depuis à Lille pour y tenir le rôle de directeur sportif. Il s'agit aussi d'un camouflet terrible pour le champion du monde 1998, dont la première expérience d'entraîneur principal se termine en désastre.
— Thierry Henry (@ThierryHenry) 25 janvier 2019
Sur Twitter vendredi 25 janvier, Henry a évoqué "une grande tristesse" à l'idée de quitter "ce club merveilleux", ajoutant "espérer sincèrement que (son) successeur parviendra à sortir l'équipe de cette situation".
Après deux ans comme adjoint du sélectionneur de la Belgique Roberto Martinez, Henry découvrait un banc de Ligue 1. Il n'est jamais parvenu à redresser l'équipe, ses qualités d'ex-membre de l'élite mondiale ne s'accommodaient pas du niveau de nombre de ses joueurs, notamment les jeunes, amenés à lutter pour le maintien.
Le long de sa ligne de touche, le langage corporel d'Henry laissait trop voir qu'il s'agaçait voire se désespérait de certaines erreurs de son équipe. "Titi" a aussi commis des erreurs de communication froissant le club qui l'avait formé, en insistant sur l'état désastreux dans lequel il l'avait trouvé. Il ne l'aura pas amélioré.