Selon l'Association des Maires de France, les crèches n'ont pas leur place dans les mairies. Cela déclenche un vrai débat entre les politiques. Les santonniers, eux, craignent de voir leur profession disparaître et la tradition provençale s'étioler.
"Pas de crèche dans les mairies" préconise l'AMF (Association des Maires de France.) Voici la position de l'association :
Adoptons la neutralité, soyons prudents, pour ne pas être attaquables juridiquement. Il ne s’agit pas d’une position laïcarde ou laïciste, mais d’un constat d’une jurisprudence discordante et d’une clarification législative inexistante."
Sur le marché aux santons de Marseille, évidemment, c'est la consternation.
C'est le peuple marseillais qui est représenté dans la crèche !" s'emporte Véronique Venturini, santonnière de la troisième génération.
Même son de cloche chez Robert Figuon, lui aussi santonnier : "on est complètement fous dans ce pays. Je suis désemparé. La profession va disparaître, ce n'est pas normal."
Ces élus ne veulent pas renoncer à leur crèche
Face à cette préconisation, trois élus FN du Var ont tout simplement décidé de quitter l'AMF. Marc Etienne Lansade, maire de Cogolin, David Rachline, maire de Fréjus et Patricia Zirilli, maire du Luc-en-Provence expliquent "défendre avec fermeté le principe de laïcité, mais ils n’ignorent pas l’histoire. Ils souhaitent ainsi protester :Contre l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles et ne souhaitent plus faire partie d’une association qui sous prétexte de respecter la laïcité, bafoue la culture et les traditions de notre pays."
Christian Estrosi (Les Républicains) défend la présence de crèches de Noël dans l'enceinte des mairies, au nom des "traditions populaires des régions" :
Cette tradition comme tant d'autres, est immémoriale et appartient au patrimoine des Français, quelles que soient leurs confessions, au même titre que la peinture, la musique ou la sculpture inspirées par la Bible".
Sur le sujet, la justice a bien du mal à s'accorder. Le vendredi 16 octobre 2015, la cour administrative d’appel de Paris a ainsi ordonné à la ville de Melun de ne pas installer de crèche, au motif qu’un emblème religieux n’a pas sa place dans l’enceinte d’un bâtiment public. Trois jours plus tôt pourtant, la cour administrative de Nantes avait rendu un avis contraire concernant l’installation d’une crèche au conseil général de Vendée, car elle ne représentait pas de signe ou d’emblème religieux.