Les autorités allemandes ont interpellé mercredi un homme appartenant à la mouvance islamiste au lendemain de l'attaque à l'explosif contre le bus des joueurs de football de Dortmund, un acte jugé très probablement "terroriste"
Les autorités allemandes ont interpellé mercredi un homme appartenant à la mouvance islamiste au lendemain de l'attaque à l'explosif contre le bus des joueurs de football de Dortmund, un acte jugé très probablement "terroriste". La police a en parallèle considérablement renforcé ses mesures de sécurité en vue des deux rencontres de Ligue des Champions de la soirée en Allemagne, à la suite de l'attaque qui a choqué le monde du football et au-delà. Tel est le cas bien sûr à Dortmund, où le match contre Monaco s'est achevé par une défaite de l'hôte allemand (2-3) sous une présence policière exceptionnelle pour cette ville de l'Ouest de l'Allemagne. Mais l'ambiance, la solidarité et le fair-play étaient tout de même au rendez-vous. Au coup d'envoi, le stade comble avait marqué l’événement en scandant "Bartra", nom du joueur du Borussia blessé dans l'attaque. A Munich aussi, où le Bayern s'est incliné face au tenant du titre, le Real Madrid (1-2), l'affiche la plus prestigieuse de ces quarts de finale de la Ligue des Champions, la police avait considérablement renforcé sa présence notamment autour de l'hôtel des stars espagnoles. Du côté de l'enquête, le parquet antiterroriste a annoncé s'être concentré dans l'immédiat "sur deux suspects appartenant à la mouvance islamiste".
"Motivation "terroriste"
L'un d'eux "a été interpellé" et "les appartements des deux suspects ont été perquisitionnés",a précisé le parquet, en évoquant une motivation islamiste "possible". Selon un journal de la région de Dortmund, le quotidien Stadt Anzeiger de Cologne,les deux suspects sont un Irakien de 25 ans résidant à Wuppertal et un Allemandde 28 ans habitant à Fröndenberg. La région autour de Dortmund, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), est connue pour abriter une mouvance islamiste assez importante. Toutefois, les enquêteurs restent, d'après le journal, très prudents dans l'attente de pouvoir, ou pas, établir un lien entre les deux hommes et les faits. Il n'y a plus guère de doute en revanche sur la nature de l'acte. "Compte tenu des modalités opératoires on peut partir du principe qu'il s'agit d'une attaque à caractère terroriste", a déclaré une représentante du parquet, Frauke Köhler. Si la piste jihadiste devait se confirmer, elle serait de nature à renforcer l'inquiétude en Allemagne. La vigilance des forces de sécurité est renforcée depuis plusieurs mois, notamment depuis l'attentat au camion bélier à Berlin en décembre qui a fait 12 morts, dans un contexte de menace jihadiste permanente en Europe notamment. Une lettre de revendication retrouvée à Dortmund sur les lieux de l'explosion appelle l'Allemagne à cesser de participer avec ses chasseurs Tornados à la lutte de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique. Les trois engins qui ont détonné mardi soir au passage du bus de l'équipe de Dortmund, blessant un joueur et un policier, avaient une "force explosive" de 100 mètres, a révélé le parquet mercredi. Ils contenaient des "tiges métalliques", dont l'une a terminé sa course dans le repose-tête d'un siège à l'intérieur du bus, a souligné le parquet, suggérant que le bilan aurait pu être plus lourd que les deux blessés recensés, un policier et un joueur.La chancelière Angela Merkel s'est dit "horrifiée" par une "attaque répugnante".
En signe de solidarité, son ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière assistait au match contre Monaco. Il a souligné que l'Allemagne ne "se laissera pas voler (s)a fascination (pour le foot) par des criminels". Le défenseur espagnol de Dortmund Marc Bartra a été lui opéré au poignet avec succès. "Comme vous pouvez le voir je vais beaucoup mieux, merci à tout le monde pour les messages de soutien", a-t-il écrit sur son compte Instagram. Fortement ébranlée, l'équipe du Borussia Dortmund a reçu des soutiens innombrables du monde du football. "On s'est demandé si ce n'était pas un peu risqué de rester, mais avec tous ces policiers, en fait on se sent vraiment en sécurité", a expliqué à l'AFP Pierre Aubert, un Français de 20 ans, venu pour soutenir Monaco et qui a été héberge mardi soir par un supporter de Dortmund.