Ils sont athlètes de haut niveau, novices, hommes ou femmes. À la veille de la course emblématique de ce dimanche, ils racontent comment ils appréhendent l'événement, et se confient sur leurs attentes.
Elodie Normand est multiple championne de France du 1 500 mètres. Mohamed Serghini, lui est un routier de 32 ans... et a terminé meilleur Français sur plusieurs éditions consécutives du Marseille-Cassis. Ces deux pensionnaires de la Société culturelle omnisports Sainte-Marguerite ont réalisé de très bons scores lors de leurs dernières courses, et comptent bien renouveler l'exploit. Elodie Normand réalisait 1h16 en 2019. Mohamed Serghini faisait un chrono de 1h03 en 2015.
Objectif gagne pour les athlètes
Des performances exceptionnelles, mais les deux champions n'en oublient pas de rester modeste. Objectif ? "La gagne, difficilement, le groupe de tête, faisable", confie Mohamed. "Ça fait presque un an et demi qu'il n'y a pas eu de compétition. Je fais des bonnes séances mais "en compète", je n'ai pas de repère. Ça m'inquiète un peu, mais je suis super content de reprendre la compétition", ajoute le Vauclusien. Même son de cloche du côté d'Elodie : "Mon objectif c'est sûr que c'est la gagne, mais ça reste avant tout reprendre la compétition et reprendre du plaisir à courir ensemble".
À la clé pour les gagnants : une prime de 6 000 euros. Si Elodie et Mohamed ont leur chance, pour d’autres, seul compte le plaisir de participer et de se dépasser.
Les femmes au centre de l'événement
C'est le cas de Claire Boulanger et Aurélie Bresson, deux coureuses passionnées. L'une est responsable marketing pour une marque de sport, l'autre présidente d'une fondation qui défend et promeut les femmes sportives. Et cette année, elles comptent bien mettre les femmes au cœur de l'événement. Car pour la course Marseille-Cassis, qui rassemble athlètes comme amateurs, hommes comme femmes, jeunes comme moins jeunes et sportifs de tous les horizons sociaux, le mot d'ordre est la diversité. Cette année, un tiers des coureurs sont des coureuses. "De manière générale il y a une vraie fraternité dans les courses et ça ça se voit hommes-femmes confondus", déclare Aurélie Bresson. Mais pour elle, ça n'est pas suffisant pour supprimer le manque de confiance en elles des femmes dans le domaine du sport. Grâce à la Fondation Alice Millat, qui s'associe à la course, elle espère "inspirer beaucoup d'autres femmes, dire à toutes les femmes 'vous pouvez prendre votre place et il n'y a pas de raison de ne pas arriver'".
Solidarité
Marseille-Cassis, c'est aussi beaucoup de solidarité : entre les coureurs et le public mais aussi grâce aux initiatives de certains groupes de coureurs. Pendant un an, Emmaüs a ainsi mis en place un programme d'entraînement à la course mêlant volontaires mais aussi bénéficiaires des services de l'organisation. Une véritable renaissance pour Ibrahima, hébergé par Emmaüs. "Ca m'a redonné de l'espoir de vivre parce qu'avant je me sentais mis à l'écart, et Emmaüs a été un organisme qui m'a permis d'avoir de la force, de ne pas baisser les bras", confie-t-il.
Autre initiative solidaire : celle du Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, qui fait courir ensemble détenus et surveillants pour favoriser la cohésion et surtout la réinsertion. Pour Jean-Pierre, ancien détenu, l'événement est "un bon moyen de sortir du stress du milieu carcéral" et un "défi physique et mental" qu'il a hâte de relever. Même s'il n'a jamais couru "autant de kilomètres", Jean-Pierre aborde la course "sans aucune appréhension". Et si sa participation "peut contribuer à faire passer un message positif aux autres détenus", il aura tout gagné.