18 000 coureurs prennent le départ ce dimanche à 8h30 pour l'emblématique course Marseille-Cassis. Cette année, le Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes participe à l'épreuve avec plusieurs de ses détenus et membres du personnel.
La solidarité est le maître-mot de la course Marseille-Cassis. Solidarité entre les athlètes, solidarité entre les supporters et les coureurs, et cette année solidarité entre les détenus et le personnel du Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes. Pour la 42e édition, un ancien détenu, deux détenus et vingt membre du personnel du centre courront ensemble les 20 kilomètres du semi-marathon. Au cœur des paysages à couper le souffle de Provence, ils seront accompagnés de 18 000 autres participants, athlètes de haut niveau comme simples amateurs de course à pied.
L'objectif de ce défi sportif mêlant détenus, surveillants pénitentiaires et directeurs ? Soutenir la réinsertion. "Le sport est un bon outil de réinsertion, il prépare les détenus à leur sortie", estime le Directeur du Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes Vincent Dupeyre, qui participe lui-même à la course. Un événement qui permet aussi de consolider les relations entre personnel et détenus. "Les rapports sont souvent vus comme conflictuels. Nous on veut montrer qu'il n'y a pas que du conflit, qu'on travaille ensemble notamment à travers le sport", souligne Samantha Fontaine, responsable communication de la Direction interrégionale des services pénitentiaires.
"Un défi physique et mental"
Jean-Pierre, ancien détenu sorti il y a dix jours participant à la course, en témoigne : "le sport est un vecteur essentiel de la vie sociale. On ne peut pas bien se réinsérer si on n'est pas bien dans ses baskets". Pour lui, le Marseille-Cassis est avant tout un "défi physique et mental". "Je cherche à m'épanouir et à me dépasser, c'est une façon pour moi de sortir du stress du cadre carcéral", déclare-t-il.
Le Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes n'en est pas à sa première initiative de réinsertion par le sport. "Traditionnellement, on organisait déjà des semi-marathons au sein du centre. En juin, détenus et personnel ont couru les 46 kilomètres du trail du mont Ventoux", explique Vincent Dupeyre.