Comment occuper son temps pendant le confinement, quand on a habité pendant plus de 20 ans à Monaco, devant le Palais princier ? Un retraité, Gérard Guttin, a profité de cette période pour terminer un projet vieux de 4 ans : la construction de l'édifice en allumettes.
Patience, minutie et dextérité. Voilà les maîtres-mots de Gérard Guttin. Ce Français résident monégasque a toujours vécu en principauté.
Enfant, il vivait dans une caserne en face du Palais princier, car son père était carabinier.
La vue était celle-ci :22 ans à contempler la façade tous les matins, au point de la connaître par coeur.
Puis, toujours à Monaco, il a travaillé à la sécurité sociale. Aujourd'hui, Gérard Guttin a du temps pour lui, la retraite venue, et une passion : les maquettes.La façade du palais, j'aurais pu la faire sans modèle, les yeux fermés...
Il a donc décidé de construire ce qu'il connaissait bien, le palais, lieu de résidence du souverain Albert II.
Pour l'envers du décor, c'est-à-dire ce qu'il y a "derrière la façade", il a fait appel à des carabiniers.
Ces derniers lui ont fourni suffisamment d'indications pour établir les plans de l'intérieur.
Tout est ensuite une question d'ajustement. Un jeu de construction avec des tubes et des tubes de colle, au-moins 200 !
Je comptabilise cette construction sur 4 ans au total par intermittence, avec une grosse partie du travail effectuée pendant la période de confinement.
Pendant 90 jours, je passais 7 heures dessus, il y a eu une avancée incroyable !
Il aura fallu 32 500 allumettes pour construire ce bâtiment emblème de Monaco.
Après les photos pour la presse, la maquette a été déplacée dans la grande entrée de chez lui, sur des tréteaux.J'ai effectué cette maquette avec sérénité. Cela m'a fait re-voyager sur une partie de ma jeunesse. Et vous réalisez que vous y tenez ! Cette maquette restera à jamais dans mon coeur !
Pour la maîtresse de maison, Jocelyne Guttin, la maquette d'un mètre sur un mètre, ne passera peut-être pas la porte d'entrée. Elle a vécu cette aventure avec bienveillance.
Nul doute qu'il sera entendu. Gérard est sollicité par les médias :Franchement, ça lui plaît ! C'est énorme, au milieu de l'entrée, il aimerait bien que la maquette reste à Monaco, qu'elle soit exposée, ou mise en vente pour des oeuvres monégasques.
Il n'a pas encore décidé quelle serait sa prochaine maquette, et compte profiter en famille de promenades et de moments paisibles, quand cette période de crise du Covid sera terminée.