32 salariés du Monoprix de Cimiez à Nice se sont mis en grève le vendredi 30 avril jusqu'au lundi 3 mai. Une mobilisation soutenue par la CGT. Les salariés dénoncent des conditions de travail pénibles : absence de prime, remplacés par des robots le 1er mai... ils espèrent un retour de la direction.
"Deux jours c’est énorme pour nous, donc on a retravaillé dès ce mardi matin, ils le savent qu’on est pieds et mains liés financièrement", confie avec amertume, Fanny Baudon, syndicat CGT et secrétaire CSE depuis 2003 au sein de ce Monoprix.
Du vendredi 30 avril au lundi 3 mai, 32 salariés se sont mis en grève pour protester contre leur direction.
Sans compter les cadres, selon la CGT 90% des salariés étaient en grève dans ce Monoprix à Nice, dans le quartier Cimiez:
Les grévistes sont retournés au travail dès ce mardi matin, pour des raisons financières. Ils espèrent un retour de la hiérarchie.
Un sentiment d'abandon
Tout a commencé la semaine dernière. Alertée sur cette mobilisation, la direction a fait appel à une quinzaine d'agents extérieurs pour maintenir un fonctionnement normal dans le supermarché, durant la grève.
C'est vraiment un manque de respect. Lorsque l'on se plaint du manque de moyens on nous répond qu'ils n'ont pas le choix et là ils arrivent à faire venir des personnes extérieures alors qu'on expose notre colère...
Les salariés déjà épuisés par la crise, se sentent abandonnés : "on n'a plus rien à perdre, on compte envoyer une lettre au siège pour être entendu."
Des salariés "remplacés par des robots" le 1er mai
En réaction à l’annonce de la direction d'ouvrir le magasin le 1er mai avec des automates, la mobilisation s'est organisée pour dénoncer cette ouverture. Ce dimanche, seules les caisses automatiques, étaient ouvertes. Pas de caissières. Pas d’employés en rayon. Juste quelques cadres et les agents de sécurité.
Ce mardi, à notre retour, il y avait encore pas mal de manque en rayon, lundi ils ont été pris au dépourvu. Si ça continue, avec leur politique, on sera ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Ouvrir en autonomie pour le 1er mai, tel a été l'objectif de Monoprix. Comme dans d'autres supermarchés, notamment le Casino de Fréjus, dans le Var.
Le lendemain, près de 168 caddies abandonnés encore remplis, ont été retrouvés dans le magasin, rapporte Var Matin. Les clients ont dû se débrouiller pour scanner, peser et payer... par manque d'organisation, les files d’attente sont devenues très longues.
Trop, pour certains qui ont alors préféré abandonner leurs courses dans leurs chariots et sans forcément remettre les produits dans les rayons.
C'est un problème typique, on met des machines au détriment des salariés et ensuite c'est à nous de rattraper le problème. On va perdre nos emplois pour des robots.
Ce système leur demande plus de travail en aval et en amont. Les salariés restent en alerte, pas question de reproduire cela pour les fêtes de fin d'année.
"On peut craindre que les robots accueillent un jour les clients le jour de Noël, le 1er de l’an et pourquoi pas en semaine, aux heures creuses. A l’arrivée, ce sont nos emplois qui sont menacés", s'inquiète la secrétaire du Comité sociale et Economique (CSE) de l'entreprise et membre de la CGT.
Jusqu’à présent de telles expériences étaient limitées aux ouvertures du dimanche après-midi. Pour ce client habitué : "c'est tout de même un système compliqué lorsqu'on a une question ou un problème avec un code promo, il n'y a personne."
Abscence de prime Covid
Aujourd'hui ils regrettent de ne pas voir leurs efforts récompensés. "Cette année très peu de salariés ont touché la prime Covid, alors que nous sommes en première ligne depuis le début de la crise", assure Fanny Baudon avec regret.
1 000 euros net pour les salariés en "deuxième ligne" face au coronavirus : c’est le geste demandé par le gouvernement dès le mois de mars 2020 aux employeurs. Une décision renouvelée en mars 2021, par Jean Castex.
Pour donner un délai de négociation suffisant au sein des entreprises, la prime pourra être versée jusqu'à début 2022.
Contactée à plusieurs reprises, la direction n'a pas souhaité répondre à nos questions, ni réagir au mouvement de grève.