Paca : cinq questions sur la campagne de vaccination qui tarde à se mettre en place

Le ministre de la Santé Olivier Véran a promis qu'un coup d’accélérateur serait donné dès ce lundi alors que démarre officiellement la première phase des vaccins. En Paca, le démarrage prend plus de temps que prévu. Les premières doses devraient arriver seulement demain. L'ARS reste muette. 

L’agence régionale de la santé (ARS) Paca doit dévoiler le calendrier de la campagne de vaccination cette semaine, mais pour l'instant, aucune information ne filtre. Selon le syndicat FO, le calendrier tant attendu serait diffusé sous 48 heures, ainsi que le processus. Les premières doses de vaccin devraient arriver demain à l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM), mais le nombre de doses n'est pas connu. 

Toujours selon le syndicat, le "super-congélateur" serait installé depuis la semaine dernière à la Timone, établissement qui serait le pivot dans cette campagne. Il permettra de conserver le vaccin pour tout le territoire des Bouches-du-Rhône. France 3 revient en cinq questions sur la mise en place de la première phase de vaccination.

  • Qui va être vacciné ?

Le vaccin est gratuit et non obligatoire. La priorité est donnée aux personnes âgées résidant Ehpad, qui présentent plus de risques de développer des formes mortelles de la Covid-19. "L’impact du Covid est particulièrement important dans les établissements médico-sociaux, en particulier dans les Ehpad qui ont concentré un tiers des décès en France depuis le début de l’épidémie", rappelle l’ARS Paca dans un communiqué.

Viennent ensuite les soignants (soignants, administratifs, logistiques et techniques) de plus de 50 ans ou présentant des comorbidités. Ces derniers doivent prendre rendez-vous avec la médecine du travail pour se faire vacciner. 

La campagne de vaccination a débuté le 27 décembre 2020 et se déploiera conformément aux étapes prévues par la HAS jusqu'à fin février 2021 pour la première phase ciblant les Ehpad.

Selon un sondage interne réalisé fin novembre par la Fehap, la fédération du secteur privé non lucratif, seuls 19 % des soignants des Ehpad souhaitent se faire vacciner. "Convaincre les personnels va être un sujet", a reconnu Florence Arnaiz-Maumé, la déléguée générale du syndicat du secteur privé (Synerpa) la semaine dernière, les résidents risquant de calquer leur conduite sur celle de leurs soignants.

  • Combien de personnes sont concernées ?

Cette première phase devrait concerner 60.000 personnes. Il s’agit des résidents des 800 Ehpad et Unités de soins de longue durée (USLD) de Paca. La vaccination sera réalisée au sein même de la structure par une équipe supervisée par un médecin. Deux doses seront administrées, à 21 jours d’intervalle.

L’ARS précise que "les médecins libéraux sont également pleinement associés pour accompagner cette campagne de vaccination aux côtés du personnel soignant habituel des Ehpad."

La vaccination concerne uniquement les établissements "identifiés" par l'ARS et volontaires. La liste n’a pas été précisée, mais il s’agit de ces établissements, aussi bien d’établissements  publics que privés, répartis sur l’ensemble du territoire régional, selon l’agence de santé.

Dans ces EHPAD, les médecins ont dû organiser des consultations pré-vaccinales pour déceler d'éventuelles contre-indications et recueillir le "consentement libre et éclairé" des futurs vaccinés. Les résidents doivent remplir un formulaire quand ils en sont capables. Dans le cas contraire, c’est à la famille, au tuteur ou curateur de se prononcer.

Emmanuelle Deschamps, directrice médicale du groupe SOS Seniors, anticipe des difficultés sérieuses "quand les familles ne seront pas d'accord avec la décision du résident, ça sera compliqué".

  • Comment va s’acheminer le vaccin ?

Le vaccin à ARNm Comirnaty ® (BNT162b2) des laboratoires BioNTech/Pfizer doit être conservé à -80°C dans des congélateurs spécifiques. Il devra être acheminé dans des délais très courts vers les établissements où il sera administré. Après décongélation, l’injection doit impérativement se faire dans les cinq jours.

Mardi dernier, l’ARS Paca a testé la logistique d’acheminement des vaccins dans une unité de soins de longue durée à Aubagne. "Cette mise en situation a permis de valider les dispositifs de livraison des vaccins", estime l’ARS.

  • Quel suivi des effets indésirables de ces vaccins ?

L'Agence nationale de sécurité des médicaments a mis en place un suivi renforcé des effets indésirables liés au vaccin BioNTech/Pfizer. Marseille est l'un des deux centres référents de ce vaccin et regroupera les données analysées par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). 

Les personnes vaccinées pourront signaler les "événements sanitaires indésirables" sur un portail en ligne. 

Dans le cadre du dispositif de surveillance renforcée des #vaccins contre #COVID19 avec @Reseau_CRPV nous avons suivi étroitement les premières vaccinations en France.


Pour l'heure indique l'ANSM sur Twitter après les premières injections, "aucun effet indésirable grave n'a été observé" mais plusieurs effets indésirables ont été recensés dans le cadre des essais cliniques et jugés acceptables. Les plus fréquents sont la fatigue, les maux de tête, des frissons et de la fièvre. 

  • Quand les autres personnes âgées seront-elles vaccinées ?

La Haute autorité de Santé (HAS) a défini le calendrier de vaccination. La première campagne cible quelque 750.000 résidents des maisons de retraite et salariés. Les publics ciblés seront être élargis par étapes, les plus jeunes et les moins fragiles passant en dernier.

Olivier Véran a annoncé l'ouverture "avant le début février" de "centres de vaccination" en ville, pour prendre en charge les 75 ans dans un premier temps, puis ce sera au tour des plus de 65 ans. "Dans quelques semaines, la vaccination aura été proposée à l'ensemble des personnes âgées, et nous serons au même niveau que les pays qui ont procédé différemment", a assuré le ministre de la santé. 

560.000 doses sont arrivées en France fin décembre. 500.000 doses arriveront la semaine prochaine, et autant seront livrées chaque semaine jusqu'à février selon Olivier Véran.

Sur la Côte d'Azur, la vaccination une première vaccination s'est déroulée le 30 décembre. Christian Estrosi annonçait alors le début des "campagnes de vaccination".

Ce lundi, des nouvelles doses ont été injectées au centre hospitalier d'Antibes. 30 professionnels y ont été vaccinés , des professionnels de plus de 50 ans et/ou avec facteur de risque (dans cette cible, 93 médicaux et 464 non médicaux ont été identifiés). 
L'objectif étant d'atteindre 350 professionnels vaccinés.

En Paca, le top départ officiel se fait encore attendre. Selon FO, les premières vaccinations sur le personnel soignant ne devraient pas avoir lieu avant "15 jours"

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