Pour la 11e année consécutive, le Muséum national d’Histoire naturelle et la Ligue de protection des oiseaux (LPO) vous invitent à participer au "Grand comptage national des oiseaux des jardins 2023", les 28 et 29 janvier. Le principe est simple : compter durant une heure les oiseaux de votre propre jardin ou bien dans un parc ou jardin public, ou même de votre balcon. Ces données sont compilées chaque année et permettent aux scientifiques d’en apprendre d’avantage sur les "oiseaux communs".
Pourquoi compter les oiseaux des jardins ?
L’opération de comptage des oiseaux des jardins est faite pour aider les scientifiques à comprendre quand et pourquoi les oiseaux visitent les jardins. Pourquoi les migrateurs reviennent-ils plus tôt quand le printemps est précoce ? Pourquoi les oiseaux granivores viennent-ils plus aux mangeoires dans les jardins proches des plaines agricoles où les graines sauvages manqueraient en hiver ? Ou encore comment les aménagements urbains agissent sur la capacité des oiseaux à vivre en ville ? Autant de questions qui auront des réponses grâce aux contributions des participants à cette opération biannuelle.
Une baisse de participation de 1% en mai 2022
En janvier 2021, 541 442 oiseaux ont été observés dans 17 260 jardins qui ont participé à ce neuvième week-end national de comptage ! Un chiffre qui n’a jamais été si haut et qui devance même la participation de 2020, en lien avec le succès de l’opération "Confinés mais aux aguets". La plus grosse participation jamais enregistrée depuis sa création en 2013 !
Bien évidement, ces chiffres sont à mettre en lien avec la situation sanitaire de la COVID : +44% de participants au comptage entre 2019 et 2020.
La participation croît chaque année au point d’avoir été multipliée par plus de 10 depuis 2012 pour atteindre le chiffre record de 24 048 contributeurs lors du dernier comptage de janvier 2022.
En 10 ans, l’opération a été effectuée au moins une fois par an dans près de 100 000 jardins répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain, de Leffrinckoucke (Nord) à Cerbère (Pyrénées-Orientales) et du Conquet (Finistère) jusqu’à Furiani (Haute-Corse). Environ 6,5 millions d’oiseaux ont ainsi été comptabilisés pendant près de 115 000 heures d'observation !
Cette base de données inédite permet aujourd’hui aux scientifiques d’étudier les dynamiques des populations d’oiseaux communs fréquentant les jardins, et de les comparer aux tendances constatées par les programmes de suivis ornithologiques menés par des experts.
En mai 2022, la tendance s'inverse. Seulement 3 894 jardins sont recensés et 3 786 bénévoles ont participé à cette manifestation, soit 1% de moins que l'année précédente. Pour mémoire, c'est la seconde fois, en 10 ans d'existence, qu'une baisse du nombre de contributeurs est observée. Certes, 1% de diminution ce n’est pas énorme, mais Il est toutefois important de noter que ce comptage intervient après 2 années particulières en termes de participation. Il est donc logique que la dynamique se ralentisse un peu à présent.
Moins d'oiseaux au printemps et plus en hiver !
De ces années d'observation, il ressort un nombre en baisse de merles noirs, de mésanges bleues ou de bouvreuils pivoine en mai et de plus en plus de perruches à collier, de choucas des tours ou de pigeons ramiers en janvier.
Au cours des dix dernières années, 41 % des espèces d’oiseaux observées dans les jardins français au printemps ont vu leur effectif diminuer, alors que la moitié d’entre elles ont vu leur population augmenter en hiver.
Un déclin confirmé
Des données qui confirme le déclin lié à la déstructuration globale des écosystèmes naturels déjà observé par ailleurs. C’est le cas par exemple du Martinet noir (-46%), victime de la disparition des insectes volants due aux pesticides, de la récurrence des épisodes caniculaires et des rénovations de bâtiments qui réduisent ses possibilités de nicher sous les toitures.
A l’inverse, les résultats des comptages hivernaux mettent en évidence une augmentation pour près de la moitié des espèces, en particulier les granivores (ex : chardonneret élégant, pinson des arbres), alors que leurs populations nationales sont pourtant en forte régression. Ce constat s’explique notamment par la raréfaction des ressources alimentaires dans les zones d’agriculture intensive et le report de ces oiseaux vers les jardins.
Pour Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO : "les sciences participatives permettent aujourd’hui au plus grand nombre de contribuer activement à la connaissance naturaliste. La réussite de l’Observatoire des oiseaux des jardins démontre l’utilité et la fiabilité de ces opérations de comptages ainsi que l’intérêt des Français pour la nature de proximité."
Le succès de cet observatoire apparaît ainsi comme un signal fort qui témoigne de l’engagement croissant de la société civile auprès de la communauté scientifique.
Pour Bruno David, Président du Muséum national d’Histoire naturelleLPO France du 24 janvier 2023
Pour Bruno David, Président du Muséum national d’Histoire naturelle : "A travers les programmes de sciences participatives, il s’agit d’inventorier la nature pour mieux la connaître et contribuer à une préservation durable de ce patrimoine commun. Le succès de cet observatoire apparaît ainsi comme un signal fort qui témoigne de l’engagement croissant de la société civile auprès de la communauté scientifique".
Comment participer ?
Pour contribuer, rien de plus simple :
- Choisissez un jour de comptage, le samedi 29 ou le dimanche 30 janvier, et un créneau d'une heure. Préférez la fin de matinée ou le début d'après-midi : les températures sont un peu plus chaudes et les oiseaux plus actifs ;
- Trouvez un lieu d'observation en ville ou à la campagne. Un jardin public ou privé, un balcon, une cour...
- Comptez et notez durant 1 heure le nom des oiseaux qui visitent le jardin. Attention : ne dénombrez pas les espèces observées simplement en vol, tenez plutôt compte du nombre maximum d'oiseaux observés simultanément. Deux fiches d'identification sont disponibles sur le site de l'Observatoire et vous aideront à reconnaître les espèces d'oiseaux plus facilement.
- Enfin, saisissez vos données sur le site de l'Observatoire des oiseaux des jardins.
Un reportage de nos confrères D. Brignand , A. Rémond et A. Véjux de France 2 PACA réalisé à Vence dans les Alpes-Maritimes. Interviews de Jonathan Corjon, chargé de mission biodiversité de la Ligue de Protection des Oiseaux et de Tom Bettini, animateur nature de la Ligue de Protection des Oiseaux.
La LPO en PACA
Membres, bénévoles et salariés de la LPO PACA agissent quotidiennement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour la protection de la nature.
- 3 200 membres à ce jour;
- 25 salariés et plus de 250 bénévoles participent à la vie de l'association;
- Plus de 980 animaux blessés sont accueillis chaque année dans le Centre Régional de sauvegarde de la faune sauvage grâce au réseau d'acheminement constitué de bénévoles
- 1 115 refuges LPO représentant 3363 hectares de nature protégée;
- Chaque année, plus de 9000 enfants bénéficient d’animations d'éducation à la biodiversité;
- 38 500 visiteurs sont sensibilisés chaque année à la biodiversité par des conférences, des sorties nature, des ateliers pédagogiques, des expositions, sur des stands LPO, à l'espace nature des Salins d'Hyères, etc. En 2010, la LPO PACA a relayé l'année internationale de la Biodiversité sur tout le territoire régional;
- 700 000 données ont été compilées pour le premier Atlas régional des oiseaux nicheurs en PACA en vente en librairie ou sur le service vente en ligne de la LPO;
- 4 millions de données sur l'atlas en ligne wwwfaune-paca.org avec des données toujours plus nombreuses.