Présomption d'innocence : un hashtag peut-il faire justice ?

#MeToo et #BalanceTonPorc, les hashtags se multiplient. Dernier en date #SciencesPorcs. Les témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux, jusqu'à parfois la mise en accusation des auteurs de faits de violences. Où se trouve le garde-fou ? 

Société
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Le hashtag #sciencesporcs a émergé sur les réseaux sociaux depuis le week-end du 6 février. Il rassemble des témoignages qui reprochent aux directions de ces établissements leur silence et l'impunité dont bénéficieraient les auteurs de violences sexistes et sexuelles, étudiants ou professeurs.

Dans le prolongement du mouvement #MeToo, des étudiantes de Sciences Po dénoncent les agressions sexuelles dont elles auraient été victimes au cours de leur cursus.

Le mouvement a pris de l'ampleur, entre autres, après la plainte pour viol d'une étudiante de l'Institut d'études politiques (IEP) de Toulouse.

Ce type de hashtag peut-il être une alternative à la justice ? Pour Céline Piques, porte-parole de l'association Osez le féminisme, ces publications contribuent à "la libération de la parole des femmes" et représente une "première étape avant l'intervention de la justice".

Pour Marcela Iacub, chercheur au CNRS et auteur de nombreux ouvrages sur le crime sexuel, va plus loin. "Le problème principal n'est pas psychologique, mais politico-juridique", explique-t-elle au Point.

"Pour enclencher une procédure qui réussisse, il faut rendre public le nom de l'agresseur. C'est la seule manière de trouver d'autres victimes du même harceleur. Lorsqu'on est seule à porter plainte, il est en effet très difficile de réunir les preuves nécessaires. Or, en France, la législation sur la diffamation est trop répressive et elle empêche de récolter des preuves par ce biais-là". 

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