Procès Cannes-Torcy : "ce n'est pas un réseau, c'est une bande de potes"

Joseph Breham, l'avocat d'un des accusés de la filière jihadiste dites de Cannes-Torcy, parle des 20 hommes poursuivis par la cour d'assises spéciale de Paris comme d'une "bande de vieilles connaissances dont certains ont déconné."

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Ce jeudi matin s'ouvre le procès hors norme de la filière jihadiste dite de Cannes-Torcy. 20 hommes, dont 12 originaires de Cannes, sont poursuivis pour des faits liés au terrorisme : attentat contre une épicerie casher, projets d'attaques et départs en Syrie. Démantelée en 2012, cette cellule annonçait déjà les mutation du terrorisme français vers le crime de masse au nom d'un jihad armé, peut-être même téléguidé depuis l'étranger.

"Une bande de potes" 


Agés de 23 à 33 ans, ces hommes sont des amis d'enfance qui fréquentaient les mêmes mosquées, qui se sont radicalisés rapidement au contact de Jérémie Louis-Diney, abattu lors de son interpellation, édérés par ce délinquant charismatique et animés par la haine des juifs. 

L'avocat d'un des accusés minimise l'importance de la filière : "Ce n'est pas du tout un réseau, c'est une bande de potes, une bandes de vieilles connaissances dont un certain nombre a déconné", a-t-il déclaré avant le début du procès.

La plupart d'entre eux encourent tout de même entre 30 ans de réclusion criminelle et la perpétuité. Pourtant dans le box, certains ont le sourire, et semblent heureux de retrouvé leurs copains. D'autres n'adoptent pas du tout cette attitude, restent fermés, concentrés, avec les traits tirés. 

Durant les 53 jours d'audience prévus, 80 témoins et 14 experts devront être entendus.

"Comprendre les modes opératoires"

Ce procès fleuve pourrait marquer un tournant dans la lutte anti-terrorisme, et apporter des réponses sur la mise en place des cellules djihadistes en France.

"Ce procès est emblématique parce qu'il va apporter les signes anoniateurs qui vont conduire aux attentats de 2015 sur les modes opératoires, sur les conversions, sur les phénomènes de radicalisation en prison, sur la mise en place d'une des premières filières avec la Syrie.", a expliqué Stéphane Gicquel, le secretéraire de la FENVAC, association de victimes d'attentat qui s'est portée partie civile dans ce procès. 

► Stéphane Gicquel s'exprime au micro de France 3 Côte d'Azur

Stéphane Gicquel, secrétaire général de l'association de victimes d'attentats qui s'est portée partie civile dans le procès de la filière jihadiste dite de Cannes-Torcy, au micro de France 3 Côte d'Azur. ©France 3 Côte d

 

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