La réclusion criminelle à perpétuité a été requise ce vendredi 12 octobre contre Wojciech Janowski pour avoir commandité l'assassinat de sa belle-mère, la richissime héritière monégasque Hélène Pastor, et de son chauffeur. L'avocat général a assorti sa peine d'une période de sûreté de 22 ans.
Pierre Cortès a demandé aux jurés d'assortir cette peine d'une période de sûreté de 22 ans, le maximum. Dans le box, en costume-cravate rappelant une vie passée à tenter de devenir un notable de la Principauté, Wojciech Janowski n'a pas bronché.
Durant les 8 heures de plaidoirie, Wojciech Janowski, a été dépeint comme en commanditaire avide d'argent et de reconnaissance par l'accusation. Après trois semaines de procès, devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, l'heure est aux réquisitions.
Après trois semaines de procès devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône l'avocat général Pierre Cortès dans son réquisitoire a parlé d'une lumière "grise", voire "sordide" sur la haute société monégasque, "ce confetti,ce théâtre de vanités où s'entassent les fortunes réelles ou pas".
Les mots de l'avocat général :
- "Janowski a crevé le plafond de l'indélicatesse en payant des tueurs à gage à sa solde avec l'argent de sa compagne."
- "Il a joué avec la vie des autres en spéculant non seulement sur celle d'Hélène Pastor, qu'il a fait supprimer, mais également sur celle de sa compagne".
- Cet "employé honnête (Dauriac), consciencieux et dévoué", n'était pour Janowski "qu'un pion mal placé qui empêche d'emporter la reine", un témoin gênant qu'il convenait d'éliminer, a estimé le magistrat, au terme d'un minutieux réquisitoire de huit heures.
"L'enquête a été remarquable, l'instruction brillante et les zones d'ombre sont pratiquement inexistantes", s'est-il félicité.
Accablé par le dossier, il a avoué "parce qu'il ne pouvait pas faire autrement", a analysé le magistrat. Et a été jusqu'à faire passer son crime pour "de l'altruisme, de la générosité, voire de l'humanité", affirmant qu'il avait agi pour libérer sa compagne de l'emprise délétère et étouffante d'Hélène Pastor.
Selon l'accusation, l'argent et la fortune colossale de la famille Pastor n'expliquent pas seuls le meurtre: "ne parler que d'argent serait réducteur, (Wojciech Janowski) a un besoin de rabaisser les autres, un besoin existentiel de reconnaissance, de distinction".
"Il ne supportait pas d'être une pièce rapportée. Comme Hélène Pastor ne l'a pas accueilli comme il le souhaitait et comme il pensait qu'il le méritait, il lui vouait une haine tenace et finalement meurtrière", a poursuivi l'avocat général.
Le verdict, pour les dix accusés impliqués dans le double meurtre, est attendu au plus tard le 19 octobre.
- Avec AFP