La grève des pompiers, qui ont une obligation de service minimum, démarre ce mercredi. Sept syndicats ont déposé un préavis de grève du 26 juin au 31 août pour demander plus de moyens face à l'augmentation de leurs interventions
Les pompiers continueront à intervenir mais parfois en service réduit à partir de mercredi en raison d'un appel syndical à la grève jusqu'au 31 août pour réclamer plus de moyens face à la hausse du nombre d'interventions.
Il y a un profond malaise au sein de la profession : nous devons répondre à une sur-sollicitation avec de moins en moins d'effectifs et de moyens
André Goretti, président de l'organisation FA/SPP-PATS, est clair. Pour le représentant du premier syndicat chez les 40.000 pompiers professionnels, il y a le feu.
En tout ce sont sept syndicats, représentant plus de 85% des sapeurs-pompiers professionnels, qui ont adressé un courrier mercredi dernier au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, dans lequel ils dénoncent "un déni de dialogue social" et "les politiques et projets néfastes du gouvernement".
Dans ce courrier les syndicats demandent notamment le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique, la revalorisation de la prime de feu à hauteur des autres métiers à risque, ainsi que "le recrutement massif d'emplois statutaires".
Les Alpes-de-Haute-Provence en manque de pompiers
Dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, l'intersyndicale des sapeurs-pompiers et pompiers volontaires demande l'embauche de 30 pompiers professionnels pour leur permettre d'assurer leurs missions de secours. Dans ce département, les opérations de pompiers ont augmenté de 62%, sans augmentation d'effectif.
En 2006, les pompiers ont pratiqué 9.147 interventions, 14.743 en 2018. "On ne demande pas une augmentation de salaire, on demande des embauches pour la sécurité des personnes", précise José Vasquez, président du syndicat autonome du SDIS 04
Toujours plus d'agressions physiques ou verbales
"Quand on est arrivé, le quartier était plongé dans le noir et il y avait une poubelle en feu. C'est à ce moment-là qu'on a été pris à partie".Le souvenir de cette intervention est encore chaud pour Romain. Ce pompier a été agressé avec ses collègues, lors d'une intervention à Miramas dans les Bouches-du-Rhône, en mai dernier.
Des pompiers qui ne comprennent pas ces agressions alors qu'ils viennent sauver des vies. Le lendemain, pour protester, les sapeurs-pompiers du SDIS13 s'étaient rassemblés devant leur caserne. Ils ont demandé qu'une table ronde soit organisée avec les autorités locales pour trouver des solutions.
On va faire grève avec des inscriptions sur nos tee-shirts, sur nos casernes, avec des brassards
Cette grève n'empêchera pas les pompiers de continuer à intervenir. Ils sont soumis à une obligation de service minimum. "On va faire grève avec des inscriptions sur nos tee-shirts, sur nos casernes, avec des brassards".
Cet appel à la grève ne devrait pas avoir d’impact selon le ministère de l'Intérieur. "Nous partageons leur constat sur la hausse des interventions et des groupes de travail ont été mis en place au niveau des SDIS pour trouver des solutions concrètes et adaptées à chaque territoire", a indiqué le ministère.