Les salariés CGT de la raffinerie Petroineos à Lavéra ont voté l'arrêt progressif de leur usine. Des assemblées générales dans les autres raffineries françaises pourraient emboîter le pas. Plusieurs stations-services Total et de la grande distribution commencent à souffrir de pénurie de carburant.
À la raffinerie Total La Mède, aucun produit pétrolier ne sort depuis le 4 décembre, mais cette fois, la CGT Chimie monte encore d'un cran, dans sa lutte contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.
Après cinq assemblées générales, les salariés de la raffinerie Petroineos, à Lavéra, ont voté l'arrêt total de la production de l'usine. Cet arrêt va être progressif et durer environ 15 jours.
"Notre objectif est de destructurer la logistique d'approvisionnement en carburant du pays", indique Sébastien Varagnol, secrétaire CGT à la raffinerie Petroineos. Selon lui, les 1.200 salariés de l'usine seraient solidaire de cette décision.
Des assemblées générales devaient se dérouler aujourd'hui dans plusieurs raffineries françaises, notamment à Grandpuits (Seine-et-Marne) et à Feyzin (Rhône), pour savoir si elles suivraient le mouvement initié à Lavera.
Effet de panique ou réelle pénurie à la pompe ?
À quelques kilomètres de Marseille, dans la station-service Total, à Gignac-la-Nerthe, sur l'autoroute A55, il fallait attendre plus de 35 minutes pour accéder à la pompe. Le carburant était encore disponible, même si une cuve de gasoil était vide.Selon les syndicalistes, les stations-services Total et celles de la grande distribution souffrent déjà de pénuries, au moins partielles, de carburant, même si elles sont régulièrement alimentées par des réseaux secondaires, notamment par les réserves stratégiques.
Pour le moment, les pénuries constatées localement ne sont que temporaires et sont liées à la ruée des automobilistes vers les pompes, par précaution.
Les stocks de carburant correspondant aux réserves stratégiques sont répartis sur le territoire et peuvent assurer plusieurs dizaines de jours de consommation.
Un calendrier de concertation
Le gouvernement, qui veut remplacer les 42 régimes de retraites existants par un "système universel" par points, exclut de revenir sur la "suppression des régimes spéciaux", comme l'a rappelé M. Pietraszewski, secrétaire d'Etat aux Retraites.Il doit présenter "lundi un programme et un calendrier de concertation" avec les partenaires sociaux début janvier, le projet étant attendu en conseil des ministres le 22.
Le nouveau "Monsieur Retraites" du gouvernement mènera des discussions sur "le minimum contributif et les transitions", le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Olivier Dussopt, celles "sur la retraite progressive dans la fonction publique" et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, "celles sur l'emploi des seniors et la pénibilité".
Or M. Pietrasezwski écarte d'emblée certaines revendications, comme la prise en compte de certains facteurs de pénibilité, dont le port de charges lourdes.