C'est comme à l'école, on note ! Un smiley bleu souriant ou grimaçant, c'est selon le résutlat. A partir de ce lundi 3 avril, les premières notes des contrôles sanitaires effectués par l'Etat dans les restaurants, abattoirs, supermarchés ou cantines seront consultables sur internet.
"Très satisfaisant", "Satisfaisant", "A améliorer", "A corriger de manière urgente", c'est un peu comme un bulletin scolaire ! Ici, quatre niveaux de notes seront attribués sur des étiquettes bleues ornées de smileys blancs.Seul le quatrième niveau induit un risque pour la santé publique et nécessite une fermeture d'urgence de l'établissement.
C'est une opération transparence sans précédent. À partir de ce lundi 3 avril, tous les contrôles sanitaires de la DGCCRF sont rendus publics, via le site ww.alim-confiance.gouv.fr ou l'application "Alim’confiance".
55.000 contrôles d'hygiène
Les trois premiers niveaux n'impliquent "pas de risque pour la santé du consommateur", selon la responsable.Les résultats des 55.000 contrôles d'hygiène effectués chaque année dans toutes sortes d'établissements qui interviennent le long de la chaîne alimentaire, seront mis en ligne progressivement.
Pour commencercer ce lundi 3 avril , ne sont publiés que les résultats d'entre 1.000 et 1.500 adresses seulement, qui correspondent aux contrôles effectués pendant le mois de mars.
Des résultats consultables par tous durant un an.
"Les objectifs de cette mise en transparence sont de valoriser les établissements qui travaillent bien, de répondre à la demande des consommateurs, et lobalement, d'améliorer le niveau global d'hygiène dans tout le pays" a indiqué la responsable.
Pareil dans huit pays européens
Ce type de mesures de transparence a déjà été pris dans huit pays européens, essentiellement du nord (Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Irlande, Danemark, Finlande, Lituanie, Norvège).Dans tous ces pays, la mesure s'est accompagnée d'une amélioration du niveau sanitaire des établissements, souligne le ministère. En dix ans, au Danemark, on a constaté une amélioration de 20% du niveau global d'hygiène, selon la même source.
Mais tout le monde est loin d'être satisfait.
"On n'avait pas besoin de mesures comme ça en ce moment, avec la baisse du volume d'affaires de 3% enregistrée dans l'hotellerie-restauration en 2015 et en 2016", dit Hubert Jan, l'un des responsables du principal syndicat professionnel du secteur, l'Umih.
L'Umih a obtenu que l'affichage en vitrine de la vignette de format carte postale, envoyée avec le résultat des contrôles, ne soit pas obligatoire.
Pour lui, "l'hygiène alimentaire est un prérequis à l'exercice du métier de restaurateur".
"Nous demandions simplement deux niveaux de notes: soit le restaurant est conforme, soit il ne l'est pas et il est fermé". Pour lui, même le sigle "satisfaisant" serait "anxiogène" pour les consommateurs.
La mention "très satisfaisant" ne lui plaît pas non plus: "Durant les expérimentations, certains s'en sont servis comme argument publicitaire face à des restaurants du
voisinage qui, eux, n'avaient pas été contrôlés et ne pouvaient donc pas répondre".
Il y a un problème d'inégalité de traitement et d'équité" commerciale, selon lui.
M. Jan s'inquiète aussi de l'absence de protection des données numériques qui pourront être récupérées par les réseaux sociaux et autres guides gastronomiques en ligne. "Ils vont publier les smileys sur les fiches de restaurants, et nous serons marqués au fer rouge de façon indélébile", se plaint-il.
En 2016: Sur un an, seulement 1% des établissements contrôlés ont été jugés insalubres et ont dû être fermés, soit 550 sur 55.000.
- Avec AFP