Sécurité routière : les routes vont rester à 80 km/h dans les Bouches-du-Rhône et le Var

L'abaissement des limitations de vitesse sur les routes départementales aurait porté ses fruits. Le gouvernement présente un bilan positif, deux ans après l'instauration de la mesure. Les Bouches-du-Rhône et le Var décide de maintenir ces nouvelles limitations.

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Sans le savoir, les automobilistes ont sauvé 349 vies depuis 2018. C’est le bilan positif que présente le gouvernement ce lundi 20 juillet, deux après l’abaissement des limitations de vitesse à 80 km/h au lieu de 90 km/h sur les routes départementales.  
 
Dans les Bouches-du-Rhône et le Var, pas de retour en arrière concernant les nouvelles limitations de vitesse. Les tronçons qui indiquent 80 km/h depuis 2018 vont rester tel quel.

Dans les Bouches-du-Rhône, cela concerne 2 410 kilomètres de routes départementales. 

Les derniers chiffres ministériels confortent les départements dans sa décision de maintenir ce ralentissement. Les Bouches-du-Rhône l’assurent, la mesure aurait fait chuter le taux de mortalité sur les routes.

Les associations de prévention s’en réjouissent, à commencer par la Ligue contre les violences routières. La déléguée des Bouches-du-Rhône Françoise Dewavrin se félicite : "On est très très contents. Ça prouve ce que l’on sait déjà : quand on augmente la vitesse, on augmente aussi le nombre d’accidents."

Pour les Hautes-Alpes, c'est toujours non

Pourtant, depuis son instauration, cette loi fait débat. Malgré ces statistiques encourageantes, plusieurs départements s’opposent aux 80 km/h et décident de repasser à 90 km/h.

C’est notamment le cas dans les Hautes-Alpes, où le président du département Jean-Marie Bernard lutte activement contre cet abaissement.

Déjà au moment de son instauration, il s’était agacé : "Je l’ai déjà dit et je le répète : cet abaissement brutal et non concerté de la limitation de la vitesse n’était pas la solution adaptée aux objectifs affichés de baisse du nombre de tués sur les routes."

En tête de gondole des anti 80 km/h, on trouve Pierre Chasseray, président de l'association 40 millions d'automobilistes.

Une seconde de perdue par kilomètre

Selon le président des Hautes-Alpes Jean-Marie Bernard, la mesure allait notamment causer une lenteur gênante pour les automobilistes : "Chaque Français qui fait des kilomètres le matin pour aller au travail ; chacun d’entre nous qui va se retrouver bloqué derrière un camion limité lui aussi à 80 km/h et que nous ne pourrons plus doubler."

Un argument auquel répond cette semaine la nouvelle déléguée interministérielle à la sécurité routière Marie Gautier-Melleray dans son rapport.

Selon l’étude présentée, l’allongement du temps de trajet est en moyenne d’une seconde par kilomètre.  Soit moins de trente secondes de plus pour un trajet régulier de trente kilomètres.

"Un acte criminel"

Pour Françoise Dewavrin, repasser à 90 km/h est "un acte criminel".

"Aucune étude ne justifie un retour à 90 km/h. Tout montre que cette mesure a permis de sauver des vies, je ne vois pas pourquoi certains souhaitent la lever", s’échauffe-t-elle. 

La baisse des limitations de vitesse est notamment le combat de la convention citoyenne pour le climat. La militante Françoise Dewavrin va même plus loin : pour elle, l’abaissement des limitations n’est pas encore suffisant. "La sécurité routière avait pour objectif d’atteindre 2 000 morts par an en 2020, or on en est à 3 000. On en est encore loin !"

Elle se bat notamment pour l’abaissement de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes, comme la proposé la convention citoyenne pour le climat : "Le président a refusé cette mesure, ce que je trouve extrêmement regrettable. Tous les moyens doivent être utilisés pour faire baisser le nombre de morts !" 
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