Christian Estrosi, président LR de la région PACA a décidé de rompre les négociations ouvertes en décembre dernier avec la SNCF. La collectivité ne signera pas la prochaine convention qui subventionne les TER. Les usagers sont divisés sur la question. Le cheminots y sont opposés.
Pour justifier sa décision, Christian Estrosi a mis en avant les retards injustifiés, les trains annulés, les conducteurs en grève. Le président de la Région a rompu mercredi les négociations avec la SNCF. La collectivité ne signera pas la prochaine convention qui subventionne les trains express régionaux (TER). L'élu LR annonce aussi l'ouverture à la concurrence des lignes régionales dès 2019.
Direction "complice"
Les usagers que nous avons rencontrés ce jeudi matin à la gare Saint-Charles de Marseille se montrent divisés sur la question. Quant aux cheminots, ils y sont évidemment opposés.
Reportage de Claire Lacroix et Alban Poitevin :
Sud Rail a dénoncé la "mauvaise foi idéologique" de Christian Estrosi, "dont la famille politique combat le service public ferroviaire, aidé en cela par une direction SNCF complice". "Les suppressions de trains sont en grande partie dues à un manque de personnel, du fait notamment d'une contre-réforme des retraites --voulue là aussi par sa famille politique-- qui conduit à une non-prévisibilité des départs", estime le syndicat.
"Faire porter la responsabilité de la dégradation (...) sur les conducteurs de trains est tout bonnement scandaleux", a affirmé de son côté la FGAAC-CFDT, un syndicat de conducteurs, qui dénonce "la gestion catastrophique du personnel de conduite par l'entreprise SNCF".
35 conducteurs de train recrutés
Du côté de la SNCF, on connaissait les intentions de Christian Estrosi qui en avait fait part au président Guillaume Pépy il y a quelques jours. Jean-Aimé Mougenot, directeur régional SNCF mobilités PACA, explique : "nous avons bien conscience qu'il y a des difficultés de production. Nous mettons en place en Paca un plan de transformation qui va nous aider à rétablir la situation". Pour lui, la SNCF a pris les mesures permettant de rétablir rapidement un niveau de service à la hauteur de l'attente des voyageurs :
Il y a l'apport de 35 conducteurs, qui va nous permettre de revenir dès le 6 novembre à un plan de transport normal, c'est-à-dire au nombre de trains prévus commandés par la région. "
Par voie de communiqué, la conseillère fédérale EELV PACA, Sophie Camard, a dénoncé la rupture des négociations accusant Christian Estrosi de vouloir "sortir les lignes de Nice Côte d’Azur du cadre régional pour en maîtriser la gestion en local (publique ou privée) sous la coupe d’un seul et même élu". Pour l'élue écologiste, la SNCF a bien "sa part de responsabilité dans la situation" en n'ayant pas "anticipé les départs en retraite de ses conducteurs" et en supprimant "des trains pour cette raison, par exemple sur la toute nouvelle ligne Avignon-Carpentras", mais tout cela aurait d^, selon elle, "faire partie des points à aborder dans les nouvelles négociations" avec la SNCF.