Dans la principauté de Monaco, la période des soldes a démarré ce samedi 2 janvier alors qu'en France, elle débutera le 20 janvier. Les promotions monégasques s'afficheront seules durant 2 semaines.
Pas de ruées sur les promotions monégasques durant le premier week-end de soldes sur le territoire de la Principauté. Pourtant, cela ressemble à une opportunité rare au moment même où il est impossible de faire des emplettes à prix réduits en France. Le temps maussade n'y serait pas pour rien, et les mesures sanitaires françaises aussi.
"On a toujours une clientèle extérieure assez importante, mais avec les mesures sanitaires, ça risque de changer beaucoup de choses, dans les Alpes-Maritimes le couvre-feu est à 18 heures"
Cette année, Alain Latore, propriétaire d’un magasin de chaussures, s'interroge : "Beaucoup de personnes habitent les Alpes-Maritimes et travaillent à Monaco. C’est énorme. Est-ce qu’elles vont venir entre midi et deux ? Est-ce que ça va être un peu plus étalé ?"
Selon l'INSEE, 26 700 habitants maralpins ont un emploi en Principauté (chiffre établi en 2015). Dans les allées d'un centre commercial, de nombreux salariés sont effectivement venus durant leur pause-déjeuner, comme cette employée de l'hôpital : "On a eu une petite prime à Noël, alors on a envie de décompresser avec cette année compliquée. En plus, c'est calme, on a le temps de regarder".
"Deux pièces à -50% c’est pas mal déjà !"
Une habitante d'Eze, elle, ne connaissait pas la date exacte des soldes mais a pour habitude de faire toutes ses courses à Monaco. "C'est le plus facile pour moi". Elle se sent privilégiée et culpabilise presque de pouvoir profiter de l'aubaine. "Quand on voit ce qui se passe en France, on a envie de se dire que ça se passerait bien que tout le monde ait la même opportunité, on se sent un peu privilégié." Les résidents monégasques, de leur côté, "ont l'habitude de ne pas se précipiter à Noël, et d'attendre une semaine pour profiter des soldes."
Cette année, certains commerçants auraient décidé d'être très attractifs dès le démarrage, et afficheraient même jusqu'à 80% de réduction ! Ce n’est pas le cas d’Alain Latore. Chez lui, les rabais vont de 20 de 40%. « Je préfère donner la chaussure que d’afficher 80%, je me demande comment on peut travailler comme ça. On n’augmente pas les prix pour les baisser ensuite."
Le gouvernement princier rappelle sur son site internet que sont considérées comme soldes, les ventes au détail précédées ou accompagnées de publicité et annoncées comme tendant à l’écoulement accéléré de tout ou partie d’un stock de marchandises. De plus, les soldes ne peuvent porter que sur des marchandises proposées à la vente et payées depuis au moins un mois à la date de début de la période de soldes considérée.
Un écart inédit avec les communes limitrophes
Les soldes de janvier 2021 étaient initialement prévus du 6 janvier au 2 février, ils ont été décalés au 20 janvier jusqu'au 16 février. Ce report de 2 semaines avait été demandé par la Confédération des commerçants de France (CCF). Il a été annoncé le 4 décembre dernier en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid 19. Comme pour les soldes d’été 2020 ou le Blackfriday, ce report a été décidé pour permettre aux commerces de tenter de reconstituer leur trésorerie en vendant sans réduction de prix, après la période de fermeture totale ou partielle imposée du 30 octobre au 27 novembre 2020. Mais pour les commerçants transfrontaliers comme Sylvain Milani à Menton, c'est un véritable coup dur.
"La situation était déjà compliquée, on le ressent énormément sur Menton."
La quinzaine de journées "sans soldes" en janvier devait, à l'origine, permettre de remplir les caisses, mais avec une zone de soldes si proche, c'est plutôt la double peine. "On espère des jours meilleurs, il faut être patient et garder le moral malgré la situation".
Et le dimanche ?
La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a indiqué ce mardi 5 janvier sur FranceInfo, que l'ouverture des commerces les dimanches de janvier ne sera pas automatique ; elle sera décidée dans les départements, après concertation avec les collectivités et les partenaires sociaux. "On a des situations différentes en fonction du résultat des concertations (dans les départements).
"Dans la plupart des cas, on ouvrira comme on le fait chaque année pour les dimanches de soldes, donc les deux derniers dimanches de janvier."
Elle a également répété que les communes avaient aussi à leur disposition "les douze dimanches du maire" par an.