À l'aube du 21ème siècle, les attentats du 11 septembre ou 9/11 en anglais, ont traumatisé le monde entier. Premiers attentats à être filmés en direct, les images sont passées en boucle sur les postes de télévision, aux Etats Unis comme en France sous nos yeux incrédules.
Septembre 2021 marque le commencement du procès des attentats du 13 novembre 2015 ainsi que le triste anniversaire du 11 septembre ou 9/11 en anglais. Deux événements traumatisants qui se font écho et qui restent gravés dans nos mémoires. La commémoration des 20 ans des attaques qui ont fait près de 3 000 morts nous replonge 20 ans en arrière.
"Rien qu’en en parlant, je frissonne encore"
Le mardi 11 septembre 2001, Laya Giani* est au travail, penchée sur son ordinateur quand elle entend des cris dans le bureau. "Beaucoup de fracas au boulot, ça criait : Regardez internet, regardez internet !! On a tous arrêté ce que l’on faisait, tout le monde s'était amassé derrière moi… On n'y croyait pas ! Se souvient cette RH d'un grand groupe français, il a été très difficile de se concentrer sur le boulot. On était de longue sur internet".
Pour cette férue de lecture et de politique, les attentats du 11 septembre ont changé la face du monde et notre vision de la société. "C’est quelque chose qu’on ne peut pas oublier… surtout avec tout ce qui se passe aujourd’hui. On sent que l’on est pas grand-chose, on est que des pions sur l’échiquier… ça peut frapper à tout moment, c'est une guerre aveugle et il a fallu qu'on apprenne à vivre avec !"
Tout vivre en direct, comme si on y était
Stéphanie était dans la réserve du magasin où elle travaillait à l'époque, "on était vraiment une petite équipe, tout allait bien puis on a entendu notre patron descendre les marches quatre à quatre, la radio volume à fond sous le bras", se souvient-elle, tous mes collègues agglutinés autour de la radio, on a oublié les clients pendant un instant, on n’a même pas relevé la tête !"
Quand le journaliste a annoncé qu'un deuxième avion avait percuté l'autre tour, on a compris que c'était grave ! Les mots sont des fois plus percutants… on a tout vécu en "live" à la radio, vous vous projetez dans l’endroit, dans le lieu... Et quand j'ai vu les images plus tard, je n'ai pas été surprise !
Je ne voulais plus m'approcher des grands immeubles
Angéline a 5 ans le 11 septembre 2001. En rentrant de l'école, elle allume la télévision, comme à son habitude pour manger son quatre-heures . "Je suis tombée sur des images, qui aujourd'hui, me donnent encore la chair de poule. Je regarde la télé les yeux bien ouverts, incapable de bouger, je crie maman il y a des gens qui sautent avec des flammes sur le dos ! Ma mère était au courant depuis le matin, ma tante vivait à Boston ! J'aurais d'ailleurs dû faire un voyage aux États-Unis !"
Je faisais des cauchemars, j'avais peur de m'approcher des grands immeubles ! J'étais complètement choquée et pourtant je n'avais que 5 ans.
La jeune femme de 25 ans n'allumera pas la télévision aujourd'hui, encore trop sensible. "J'ai fait un effort pour regarder un reportage sur Netflix... j'ai fondu en larmes".
Un traumatisme collectif
Pourquoi nous souvenons-nous tous aussi clairement de ce jour là ? Pour le docteur Jonathan Ahovi, psychiatre au centre hospitalier de Dole dans le Jura, si nos souvenirs sont aussi vivants c'est que nous avons vécu un traumatisme collectif, aidé par les technologies et la diffusion des images en continu et par différents facteurs : la rapidité, l’intensité, la violence, et la portée du symbole.
“C’était une image de l’Amérique éternelle qui a été détruite” explique le docteur Ahovi à nos confrères de France 3 Bourgogne Franche Comté, si quelque chose comme ça arrive dans un petit pays comme le Togo, ça ne nous touche pas, continue-t-il, mais quand ça arrive dans un pays bien plus fort que nous, on pense que notre sécurité est mise à mal. Si les tours peuvent tomber, alors, tout peut tomber”.
Les attaques perpétrées contre les États-Unis par le groupe terroriste Al Quaida ont fait 2977 victimes et 6291 blessés.
* Les prénoms ont été changés à la demande des intéressés.