Après avoir obtenu gain de cause en cour de cassation, l'afficheur varois va déposer plainte contre Emmanuel Macron

Michel-Ange Flori avait été condamné à 5.000€ d'amende pour injure publique. Suite à sa contestation, la Cour de cassation a annulé cette décision. Il compte maintenant obtenir réparation en portant plainte contre le président de la République.

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Ses affiches avaient fait le tour de la toile. On y voit le président de la République grimé en dictateur nazi sur l'une, aux côté du maréchal Pétain et vêtu comme lui sur l'autre. Des panneaux situés à La-Seyne-sur-Mer qui étaient remontés jusqu'aux yeux du chef de l'Etat. 

Emmanuel Macron avait alors porté plainte et Michel-Ange Flori, l'afficheur varois à l'origine de ces caricatures, condamné à 10.000€ d'amende pour "injure publique". Il avait fait appel mais la condamnation est restée, bien que diminuée de moitié.

Celui qui se définit comme "afficheur bête et méchant" sur les réseaux sociaux ne s'est pas arrêté là et à décidé d'aller jusqu'à la Cour de cassation. Ce mercredi 14 décembre, il a finalement obtenu gain de cause : sa condamnation est annulée. 

Une plainte contre Emmanuel Macron

"Comme tout citoyen qui s'est retrouvé devant le mur d'une condamnation, je suis soulagé" s'exclame-t-il tout de suite. Seulement, aller en justice ainsi, ça coûte de l'argent. 

Je vais maintenant porter plainte contre le président de la République pour dénonciation calomnieuse et j'attendrai la fin de son mandat pour qu'il soit jugé car pour l'instant il a l'immunité.

Michel-Ange Flori

Il espère ainsi obtenir réparation pour les frais engagés. "Est-il normal de devoir aller jusqu'à la Cour de cassation pour faire appliquer le droit ?" interroge celui dont l'avocat, Me Béranger Tourné, s'est servi de plusieurs jurisprudence françaises et européennes pour convaincre la cour. Il tient à rappeler que "c'est la première fois qu'un président de la République attaque un simple citoyen avec tout l'appareil d'Etat pour le défendre... depuis De Gaulle." 

Une expérience judiciaire victorieuse mais amère pour le publicitaire à la retraite qui entend défendre la liberté d'expression et le droit à la caricature : "On ne peut pas être Charlie en 2015 et pas Flori en 2022". 

La plainte du président et les condamnations ne l'avaient pas empêché de poursuivre les affichages au gré de l'actualité. Personne n'est épargné, de Sandrine Rousseau à Marine Le Pen en passant par Jean-Luc Mélenchon, mais au vu des panneaux réalisés, son préféré reste Emmanuel Macron et son gouvernement. 

Affaire toujours en cours avec BFMTV

Pour la suite, il a encore plein d'idées, un "Comment devenir pauvre" avec le numéro de l'Elysée pour après Noël et il verrait bien "Macron et Kim Jong-Un en miroir avec écrit 'la France n'est le Macronistan du nord'". 

Reste qu'il n'en a pas encore totalement fini avec la justice, outre la plainte qu'il compte déposer, il est toujours en conflit avec BFMTV. La chaîne avait déposé plainte pour "atteinte à la renommée de la marque" en réaction à une affiche de soutien aux gilets jaunes avec inscrit "La police vous parle tous les jours sur BFMTV". 

BFMTV réclamait 150.000 €, c'est finalement 30.000 que le tribunal de grande instance de Marseille a demandé à Michel-Ange Flori de verser à la chaîne à titre de provision sur l'indemnisation du préjudice subi. "Mais c'était par voie de référé, la condamnation est suspendue à un jugement qui se tiendra en 2023 et déjà BFMTV ne demande plus qu'un euro symbolique" précise l'afficheur.

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