Michel-Ange Flori comparaissait ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Toulon pour "injures publiques" après la diffusion d'images d'Emmanuel Macron représenté en Hitler et Pétain. Les juges ont suivi les réquisitions du procureur de la République qui avait requis 10 000 euros d'amende.
Il n'en est pas à son coup d'essai. L'afficheur varois qui se veut satirique avait une nouvelle fois fait parler de lui cet été avec deux panneaux publicitaires où l'on pouvait voir le président de la République représenté en Maréchal Pétain et en Hitler.
Des affiches qui n'étaient pas passées inaperçues dans le Var, à Toulon et à La Seyne-sur-Mer.
Le président de la République avait porté plainte.
Michel-Ange Flori comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulon pour injures publiques ce vendredi. À son arrivée ce matin, une dizaine de personnes l'attendait et lui a témoigné leur soutien avec des affichettes "Je suis Flori".
Ce qui lui a aussi inspiré un nouveau panneau publicitaire, où il est représenté en boxeur sur un ring face à Emmanuel Macron dans la même tenue.
Il encourait jusqu'à 45.000 euros d'amende pour diffamation publique.
Quant à l"outrage à personne dépositaire de l’autorité publique", c'est un délit passible d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 15.000 euros.
Michel-Ange Flori était le propriétaire de 600 panneaux publicitaires sur l'ensemble du département du Var avant la vente de sa société. Depuis il n'en a gardé que deux pour "sa communication personnelle."
La peine
Le procureur a requis 10.000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel de Toulon a suivi ces réquisitions.
"Nous accusons réception du jugement, qui a été rendu dans le prolongement d'une procédure instruite dans un délai record, dans un temps de délibéré assez record aussi" constate l'avocat de l'afficheur, Me Béranger Tourné.
Une rapidité qu'il juge "surprenante compte tenu des enjeux de cette affaire. On est en train de parler du bornage de la liberté d'expression, du bornage du droit à la caricature".
Face à cette décision, "Évidemment, nous allons immédiatement faire appel, parce que c'est d'abord le droit qui fait qu'en l'espèce, il n'y a jamais eu d'injure, et sûrement pas d'injures gratuites de la part de Michel-Ange Flori", précise l'avocat.
Qu'est-ce qui est jugé en réalité, l'auteur ? Les mots utilisés ? Ou le support utilisé ?
"Comme tout citoyen, mon client a le droit de s'exprimer. Il s'exprime par des tweets en 3x4 comme il a l'habitude de le dire" se défend l'avocat de l'afficheur.
"Nous espérons être entendus par la cour d'appel, et nous savons que nous le serons devant la Cour européenne des droits de l'homme", annonce Me Béranger Tourné.
Il a conclu en insistant que le support utilisé "les affiches ne sont pas dédiées qu'à la réclame commerciale mais à tous messages informatifs et notamment les messages satiriques et parodiques".
De son côté, Michel-Ange Flori regrette "que ce soit à Toulon, ville où je vis, que le droit à la caricature soit enterré".