Le président de la République a porté plainte contre l'homme à l'origine d'un affichage le présentant en Adolf Hitler. Il a été convoqué par le commissariat de Toulon et sera poursuivi.
C'est par une représentation d'Emmanuel Macron maquillé et habillé en Adolf Hitler que le Varois Michel-Ange Flori s'attaque au pass sanitaire. Coutumier des affichages engagés, il justifie cette nouvelle provocation par sa volonté de questionner "cette démocratie où les décisions sont prises sans discussion lors d'un conseil sanitaire". Les affiches sont collées sur des panneaux à la Seyne-sur-Mer et à Toulon depuis le début du mois de juillet.
"Vous voyez Hitler, mais on peut y voir Staline, ou moi j'y vois Charlie Chaplin dans Le Dictateur", déclare Michel-Ange Flori. Selon lui, "les fossoyeurs de la liberté d’expression ne supportent pas que je me gausse de leur idole, ils ont courageusement tagué l’affiche du mot "Honte" de nuit à l’entrée de Toulon et s’en sont pris au texte "fais- toi vacciner. Ces intellectuels ignorent le mot métaphore. La honte c’est eux."
L'auteur de ces affiches sera convoqué devant le tribunal correctionnel de Toulon, annonce le parquet de Toulon ce jeudi 29 juillet. Le président de la République a porté plainte. Le parquet avait ouvert le 20 juillet une enquête pour "injure publique" contre Michel-Ange Flori.
"J'ai saisi la sûreté départementale du commissariat de Toulon dans le cadre d'une enquête préliminaire", avait précisé le procureur de Toulon, Bernard Marchal, qui a également souligné que la qualification retenue à l'encontre de l'afficheur pourrait évoluer. Il n'existe pas d'infraction particulière lorsqu'une personne s'attaque de cette façon au chef de l'Etat : le délit "d'offense au président de la République" a été abrogé en 2013.
L'auteur des messages a été convoqué au commissariat de Toulon pour expliquer ses actes, selon son avocat, Didier Hollet, qui défend une "caricature" et non un acte "injurieux".
La classe politique s'en émeut.
Je veux dénoncer une nouvelle fois l’ignominie de ceux qui font référence à Hitler dans un débat qui pourtant se déroule dans le respect de la démocratie au sein de notre parlement. Cette nouvelle référence à la période la plus terrifiante de notre histoire récente mérite d’être sanctionnée avec la plus grande sévérité. Des panneaux d’affichage ne doivent plus jamais pouvoir être utilisés pour diffuser ces messages. Toutes les responsabilités doivent être établies.
Déjà de nombreuses campagnes visées
Michel-Ange Flori, est le propriétaire de 400 panneaux publicitaires sur l'ensemble du département du Var. Depuis de nombreuses années, il fait parler de lui avec ses campagnes d'affichage polémiques. Les publications à l'encontre du président de la République ou de membres du gouvernement, mais aussi de Nicolas Sarkozy, de Marine Le Pen ou de Christian Estrosi sont courantes.
A son actif :
- 2015, il demande la peine de mort pour les terroristes
- L'année suivante, il vise encore les terrosristes suite à l'assasinat du père Hamel, le 26 juillet 2016 à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).
- 2019, il dénigre la chaine d'information BFM. Il sera condamné et devra verser 32.000 euros au média d'informations en continu.
- 2019, cette fois, il met en cause les tirs de flashball.
Le propritéaire des panneaux c toujours, la mention "Affichage satyrique [sic] et parodique" apposée sur le panneau concerné.
Emmanuel Macron est comme tout citoyen françois, protégé de l'injure et de la diffamation publiques par la loi. La diffamation publique est un délit sanctionné d'une amende pouvant aller jusqu'à 45.000 euros, tout comme l'injure.
Quant à l"outrage à personne dépositaire de l’autorité publique", c'est un délit passible d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 15.000 euros.