Sauveteur à la SNSM de Bandol depuis 1995, Jean-Noël Huvelle a vécu une intervention périlleuse et très semblabe à celle qui a emporté trois sauveteurs aux Sables-d'Olonne. Le pare-brise de la vedette a explosé sous la force d'une vague, le bateau s'est couché et l'équipier projeté à la mer.
Quand le Cross Med (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) donne l’alerte, ce jour de 1997, la situation n’est pas claire. Un bateau a été repéré. Une brassière flotte à côté. Les bénévoles de la SNSM de Bandol prennent la mer pour vérifier que tout va bien.
La mer est très formée. La vedette prend la direction de l'Ile Rousse et les vagues deviennent énormes. Jean-Noël Huvelle est à bord. Aujourd’hui, il raconte cette situation hors-norme, semblable à celle que les sauveteurs des Sables-d’Olonne ont vécu.
"Les pare-brises ont explosé. Moi, j’étais derrière, j’ai été éjecté par la force de l’eau. Le bateau s’est mis de travers. Tout est tombé en panne. C’est un gros problème, on n’y pense pas, mais ça arrive.", raconte Jean-Noël Huvelle.
"On a remis le bateau à flot grâce au Zodiac qui était à bord. Mais on n’avait plus qu’un seul moteur. On s’est débrouillés comme on a pu. L’instinct de survie a fait le reste. On a eu une grosse chance", admet le marin.
Quand on est sauveteur dans l'âme, on ne fait pas attention au danger.
La peur n'est pas présente à bord de la vedette SNSM. C'est en tout cas ce que ressent ce sauveteur. En intervention, il pense à ce qu'il doit faire, ce qu'il sait faire, ce qu'il a appris en formation.
Les huit équipiers ont chacun un rôle précis, très bien défini. Ils sont entraînés et doivent pouvoir se reposer sur leur matériel, très entretenu, très fiable.
"Quand on est sauveteur dans l'âme, on ne fait pas attention au danger. On croit qu'on est insubmersible. Pourtant j'ai eu des déchirures, des côtes cassées. Mais le boulot est fait. La victime est vivante, c'est ma plus grosse paie".