Ce vendredi, Joël Giraud, secrétaire d'Etat chargé de la Ruralité auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales est en visite à Barjols dans le Var. L'occasion de faire le point sur le projet de réhabilitation des tanneries.
C'est un projet gigantesque qui prévoit la destruction de 17 000m2 d’anciens ateliers ! Ce site exceptionnel est celui des anciennes tanneries à Barjols dans le Var perché sur le flanc d’une falaise à l’entrée sud de ce bourg de 3142 habitants :
C’est au XIXe siècle que vient l’ère de la prospérité de ce bourg avec le développement de l’industrie du travail des peaux. Le village compte alors 24 tanneries, 19 moulins à Tan, trois papeteries, une blanchisserie, un moulin à foulon et une fabrique de cartes. Face à la concurrence internationale, les tanneries ont cessé leur activité en 1983.
De ce reportage de 1981, nos équipes évoquaient la situation en ces termes : "une seule subsiste. Elle reçoit des aides du gouvernement. Les ouvriers y travaillent les peaux de bovins, destinées ensuite à la vente."
Si les berges de l’Argens offrent de belles randonnées bucoliques, ce sont pourtant les affluents de ce même fleuve qui ont permis au village d’abriter pendant près de trois siècles l’un des centres de tanneries les plus florissants de France. La première s'y est installée en 1608.
Ce vendredi, Joël Giraud, secrétaire d'État auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ruralité s'est rendu sur place.
Toujours dans le Haut-Var, je visite ce matin la friche de Barjols?
— Joël Giraud (@JoelGiraud05) February 19, 2021
?? Un beau projet de réhabilitation d'anciennes tanneries pour y réaliser des logements en mixité sociale, des locaux artisanaux, des services au public et même... un écomusée !
Énorme. pic.twitter.com/JDp5b9Ieo5
En effet, cet endroit qui aujourd'hui est en cours de destruction va pouvoir bénéficier du "fonds Friches", créé dans le cadre du plan de relance.
C'est un chantier gigantesque, dont on parle depuis 20 ans, qui commence enfin. Ce lieu emblématique, a fait de Barjols la capitale du traitement des peaux pendant des décennies.
Même si c'est un lieu qui est cher dans le coeur et aux yeux des habitants, il faut le déconstruire pour des raisons de sécurité. Cela se fait rapidement, mais cela était déjà prévu.
Un chantier gigantesque
Avec l'aide de l'Etat et d'un fonds de réhabilitation des friches industrielles, ce chantier est évalué à 52 millions d’euros pour 17 000 m².
Dans deux ans, nous aurons ici la fibre, ce qui veut dire que des entreprises du numérique, des start-up pourront choisir notre commune plutôt qu'Aix en Provence ou Marseille grâce à des loyers ici plus modérés.
Ces bâtiments vont être déconstruits d'ici octobre prochain. Ensuite viendra la phase de reconstruction.
La municipalité souhaite y créer un éco-quartier rassemblant une quarantaine de logements intergénérationnels, mais aussi attirer des entreprises.
Nous espérons autant attirer de nouvelles populations que maintenir dans le territoire celles qui y vivent déjà,
Une école d'art et un écomusée devraient ici voir le jour.
L'art y prend place
Ces tanneries, Eric Blanco les connait bien. A la tête de sa maison d'édition "Plaine page", il en même fait son lieu de prédilection. Il y a une dizaine d'années, il a décidé de venir y vivre.
"On a ici un mélange d'une nature très forte, d'un village provençal avec ses tuiles d'argile et des usines historiques";
En 2008, avec d'autres artistes, il aménage une ZIP (Zone d'Intérêt Poétique) sur le site. L'idée est alors de développer un réseau d'écritures contemporaines, là où l'on ne l'attend pas. Depuis, des artistes ont réhabilité ces anciens entrepôts pour en faire leur lieu d'habitation et de création.
Mais pour comprendre la vie des anciens tanneurs, aujourd'hui disparus, Eric Blanco est parti à leur rencontre. Il a réalisé un documentaire, aux témoignages émouvants.
Résolument situées dans le champ des écritures contemporaines, Eric Blanco a la volonté d'étendre la poésie au-delà de la littérature vers les arts plastiques et de faire revivre ce qui aujourd'hui semblait le passé.