"Le Covid ne me laissera aucune chance" Aurélie, 33 ans, atteinte de bronchopneumopathie chronique obstructive BPCO

La BPCO, bronchopneumopathie chronique obstructive, est une grave pathologie pulmonaire. Les malades font partie des personnes les plus à risque face au Covid-19. Une association vient de déposer plainte au tribunal de Draguignan pour dénoncer le manque d'information et de moyens de prévention.

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De la chambre à la cuisine, de la cuisine à la terrasse, dans son pavillon situé dans le village varois de Montferrat, Aurélie Lucius ne se déplace jamais sans sa machine à oxygène. Elle est branchée en permanence.

A 33 ans, la jeune femme ne dispose plus que de 23% de sa capacité pulmonaire. Aurélie souffre de BPCO, bronchopneumopathie chronique obstructive.

Cette maladie chronique des bronches détruit petit à petit ses poumons. Déjà très handicapante au quotidien, elle la place parmi les personnes les plus en danger face au coronavirus.

Je sais qu'avec le Covid, il n'y aura pas d'issue

Depuis le début de l'épidémie, chaque sortie est une source d'anxiété pour Aurélie. Des sorties réduites au maximum. Un peu de marche, activité essentielle pour les malades atteints de BPCO. "Et puis il y a la vie de tous les jours, il faut bien manger", explique Aurélie. "La moindre sortie, on se dit, est-ce que ça va être la bonne ou pas ?"


La BPCO toucherait aujourd'hui plus de 4 millions de personnes en France. Mais seul 1 million serait diagnostiqué. Cette pathologie cause, selon Santé Publique France, plus de 18 000 décès par an.

Pourtant la BPCO est peu connue du grand public. Aujourd'hui, l'association de patients France BPCO estime que le risque encouru par ces malades n'est pas suffisemment pris en compte par les pouvoirs publics.

Son président, Philippe Poncet, a déposé au tribunal judiciaire de Draguignan une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui face au manque d’informations et de moyens de prévention".

L'Etat ne fait pas face à ses obligations de protection

Philippe Poncet explique avoir alerté les pouvoirs publics dès le 25 février dernier, par un courrier adressé au Ministre de la Santé Olivier Véran. Courrier resté selon lui sans réponse à ce jour.

"L'Etat ne fait pas face à ses obligations de protection", estime le président de l'association. Dans une vidéo, il en appelle aux malades eux-mêmes, leur demandant de rester chez eux, il en appelle aussi aux maires, pour qu'ils apportent "l'aide nécessaire" aux patients, ainsi qu'aux élus nationaux et au Président de la République :
 L'Association Santé Respiratoire France, qui consacre elle-aussi son action à l'information sur la BPCO, rappelle de son côté les préconisations pour les malades pendant l'épidémie : La BPCO ne se guérit pas, sa prise en charge ralentit son évolution et peut inverser certains symptômes.
Le principal facteur de risque de BPCO est le tabagisme (actif ou passif) : plus de 80% des cas lui sont attribuables.

 
Qu'est-ce que la BPCO ?
Selon la définition de l'INSERM, "la bronchopneumopathie chronique obstructive (ou BPCO) est une maladie chronique inflammatoire des bronches, le plus souvent associée à d’autres maladies. Elle se caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons, entrainant une gêne respiratoire.

Chez ces patients, l’inflammation des voies aériennes (dont les bronches) provoque un épaississement des parois par atrophie des muscles lisses, ainsi qu’une hypersécrétion réactionnelle de mucus. Le tissu pulmonaire est également inflammatoire, ce qui entraine des perturbations cellulaires et des anomalies fonctionnelles. Les alvéoles pulmonaires qui permettent les échanges gazeux lors de la respiration sont progressivement détruites.

La BPCO entraine chaque année de nombreuses hospitalisations et des décès liés aux exacerbations de la maladie. 

Le principal facteur de risque de BPCO est le tabagisme (actif ou passif) : plus de 80% des cas lui sont attribuables.
D’autres facteurs accroissent également le risque de développer la maladie :
- la pollution de l’air intérieur et extérieur
- les expositions professionnelles ou domestiques à des poussières et des substances chimiques (silice, poussières de charbon, poussières végétales, moisissures)
- des infections des voies respiratoires inférieures fréquentes au cours de l’enfance peuvent aussi créer un terrain propice au développement ultérieur de la BPCO.
- une composante génétique existe également.

La BPCO se manifeste par des signes cliniques non spécifiques : toux chronique, expectorations, essoufflement (dyspnée). Ces symptômes sont souvent sous-estimés par les patients. Ils apparaissent progressivement, de façon insidieuse, et s’aggravent avec le temps en augmentant la dyspnée. Certaines activités quotidiennes deviennent de plus en plus difficiles à réaliser et l’activité physique décroit, parfois de façon très importante.

La maladie est classifiée selon le degré de sévérité de l’obstruction bronchique :
Stade I : léger, VEMS (capacité pulmonaire) supérieure ou égale à 80%
Stade II : modéré, VEMS comprise entre 50 et 80%
Stade III : sévère, VEMS comprise entre 30 et 50%
Stade IV : très sévère, VEMS inférieur à 30%.
 
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