La cour d'appel d'Aix-en-Provence a ordonné la remise à la justice italienne d'Antonio Cuozzo Nasti, 54 ans, présenté comme ayant été proche de la Camorra, la mafia napolitaine, afin qu'il purge un reliquat de peine de six ans.
Antonio Cuozzo Nasti, 54 ans, sera donc extradé dans son pays d'origine, l'Italie. La cour d'appel d'Aix-en-Provence l'a décidé. Il a été interpellé à Saint-Raphaël le 3 mai dernier et placé en détention provisoire. Il travaillait dans la ville varoise comme chef cuisinier sous une fausse identité, Nunzio Palumbo, dans un hôtel 5 étoiles, situé sur le Vieux-Port.
Et en Italie, l'affaire fait grand bruit !
Une fin de cavale donc pour ce fugitif réputé proche de la Camorra, la mafia napolitaine, et recherché depuis 2014 par la justice de son pays.
Un mandat d'arrêt délivré le 25 février dernier
Le 25 février, le procureur de Naples avait délivré un mandat d'arrêt alors que le cuisinier venait d'être identifié à Saint-Raphaël. En France depuis deux ans, après avoir résidé en Grande-Bretagne et en Allemagne, Antonio Cuozzo Nasti avait finalement été arrêté trois mois plus tard.
L'Italien n'était pas recherché pour des infractions liées à son appartenance à un clan mafieux, mais pour s'être évadé le 2 août 2014 d'une communauté en charge des détenus toxicomanes où il purgeait une peine de six ans et quatre mois de prison pour vol avec arme et recel. Il avait été interpellé en flagrant délit, en décembre 2012, après le braquage d'une banque.
Une audience le 8 juin dernier à Aix-en-Provence
A l'audience, le 8 juin, questionné par le parquet général d'Aix-en-Provence sur les liens d'Antonio Cuozzo Nasti avec la Camorra, les autorités judiciaires italiennes s'étaient bornées à fournir divers témoignages de repentis le mettant en cause comme ayant appartenu à un clan dans ses jeunes années.
La chambre de l'instruction avait précisé que, selon ces témoignages, Cuozzo Nasti n'était, à l'époque, "pas un membre très apprécié de ce clan mafieux, réputé peu fiable" en raison d'une tendance à consommer cocaïne et crack.
L'avocate générale Martine Assonion avait elle requis sa remise à l'Italie, s'opposant à l'hypothèse de purger en France ce reliquat de peine italienne. "Il a toujours besoin d'un interprète, son environnement naturel est italien", avait-elle fait valoir : "Il cherche la meilleure pioche, à savoir quel pays, la France ou l'Italie, lui est plus favorable au niveau de l'aménagement de sa peine".