Face aux risques d'inondations liés aux récent orages, la mairie de Fréjus (Var) a décidé de désensabler l'embouchure du fleuve Argens. Une bonne nouvelle pour la plage, et pour ses utilisateurs. Mais pour combien de temps ?
A Saint-Aygulf, commune liée à Fréjus (Var), le feuilleton de la plage des Esclamandes continue.
Depuis des mois, un problème se pose : le fleuve Argens, qui traverse le département et se jette dans la mer à cet endroit, ne s'évacue plus correctement. Faute de courant suffisant, l'embouchure était jusqu'à présent totalement obstruée par les sédiments. Résultat: le fleuve a dévié de sa trajectoire naturelle, pour empiéter et même détruire en partie la plage, très prisée des habitués.
Risques d'inondations
Mais la situation ne s'étant pas améliorée, et face au risque d'inondations liées aux orages des derniers jours, la mairie a décidé d'agir.
"Le Maire, David Rachline, a décidé d'ouvrir l'Argens au vu des intempéries actuelles, conformément aux autorisations délivrées par l'État en cas de crise ou risque majeur, l'objectif étant de fluidifier le débit de l'Argens et de limiter la montée des eaux", explique la mairie dans un post sur Facebook, publié ce 17 août 2022.
Concrètement, deux pelleteuses sont intervenues mercredi en fin d'après-midi, entre 15h et 19h.
En quatre heures, elles ont dégagé une partie du "bouchon" de sable et de sédiments qui s'était formé à l'embouchure de l'Argens, permettant ainsi à l'eau douce de s'écouler à nouveau dans la mer.
"Notre plan d'action, c'est d'ouvrir une brèche dans ce cordon sableux, pour laisser l'Argens s'écouler vers la mer, éviter que le niveau monte, et donc éviter le risque d'inondations des campings", explique Jean-Louis Barbier, délégué à la gestion des crises majeures auprès de la mairie de Fréjus.
La zone compte en effet de nombreux campings le long du fleuve.
Le résultat de l'opération, lui, a pu être immortalisé sur place par notre journaliste ce jeudi.
Le coût de l'opération est estimé entre 3000 et 4000 euros.
Plage réorganisée puis fermée en avril
Cet épisode est le dernier d'un long feuilleton, commencé au printemps.
En avril dernier, la mairie avait déjà été contrainte de réorganiser les zones de baignade. La zone réservée aux kitesurfeurs avait ainsi été déplacée de l'autre côté de l'Argens, vers la plage du Pacha.
Pire : depuis le 29 avril, l'accès à la plage avait même été interdit par la mairie, pour des raisons de sécurité. Une décision radicale, qui ne réglait par le problème de fond, comme le montrait notre reportage à l'époque.
Et maintenant ?
Cette opération de désensablage n'est en réalité pas une première.
"Nous sommes déjà intervenus 4 fois cette année. Il faut le faire au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard, sinon cela ne sert à rien", précise Jean-Louis Barbier.
Reste maintenant à savoir si cela sera suffisant, et surtout si cela permettra de résoudre le problème sur la longueur. L'avenir nous le dira.
En attendant, la vigilance reste de mise sur ce secteur, alors que le Var est toujours placé en vigilance en raison de risques d'orages et de pluie-inondations par la préfecture.