Les mères des gendarmes tuées à Collobrières quittent la salle d'audience en pleurs

Grosse émotion ce mercredi pour le deuxième jour du procès des meurtriers présumés des deux gendarmes. A l'énoncé des expertises balistiques qui montrent que les jeunes femmes tentaient de se protéger au moment des tirs, leurs mères sont sorties de la salle effondrées.

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Les deux femmes gendarmes tuées en 2012, lors d'une intervention à Collobrières (Var), étaient en position de défense, désarmées, quand on leur a tiré dessus, a témoigné un expert devant les assises du Var mercredi. La description des deux scènes de crime par le docteur Pierre Massiani, médecin légiste, et plus encore la diffusion d'images reconstituées montrant la trajectoire des balles et la position des victimes au moment des faits, a bouleversé les parties civiles.

"Ordure, fumier !"

Tour à tour, la mère d'Audrey Bertaut, puis celle d'Alicia Champlon, ont quitté la salle en pleurs. "Ordure, fumier", lance dans un souffle Françoise Champlon
à l'adresse de l'accusé, Abdallah Boumezaar, 32 ans. Le jeune homme encourt la perpétuité réelle --une peine rarement prononcée-- pour le meurtre d'Audrey Bertaut, 35 ans, et l'assassinat d'Alicia Champlon, 28 ans, le 17 juin 2012 à Collobrières, des faits qu'il reconnaît. Sa compagne à l'époque, Inès Farhat, 22 ans, encourt la réclsuion criminelle à perpétuité pour complicité dans le cas du premier homicide, ce qu'elle nie.

Une balle dans le crâne

Les deux gendarmes étaient intervenues dans le petit village situé à une quarantaine de kilomètres de Toulon après un cambriolage et une tentative de cambriolage commis par M. Boumezaar. Au cours d'une rixe qui avait éclaté après l'arrivée des gendarmes dans le logement que le jeune homme loue depuis quelques jours dans le village, il avait volé l'arme d'Audrey Bertaut avant de la tuer d'une balle dans le crâne à courte distance, selon le Dr Massiani, alors qu'elle tentait de se protéger derrière son bras.

Deux balles à bout portant

Dans la rue, il tire ensuite à plusieurs reprises sur Alicia Champlon (qui a pris la fuite mais ne peut répliquer car elle a perdu le chargeur de son arme au
cours de la mêlée dans l'appartement), la touchant notamment au bras et à la fesse, avant de lui tirer à deux reprises dans la tête à bout portant, toujours selon la déposition de l'expert.

La voix de sa fille dans l'enregistrement

Depuis le début du procès mardi, une vingtaine de membres de la famille et de proches des deux victimes assistent aux débats, qui doivent durer jusqu'au 20 février. Mercredi, la mère d'Alicia Champlon a également quitté la salle en pleurs après la diffusion de l'enregistrement de l'appel du centre opérationnel de gendarmerie envoyant une brigade à Collobrières le soir des faits après la signalement d'une tentative de cambriolage. Au bout du fil, c'était sa fille qui répondait. Sa voix résonne encore dans la salle d'audience.
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