La tortue alligator trouvée dans un parc des Alpes-Maritimes a été installée dans son aquarium au village des tortues

Trouvée par des passants le 28 avril dernier dans le parc départemental de Vaugrenier (Alpes-Maritimes), l'impressionnante tortue alligator a été acheminée dans le Var, dans le village des tortues de Carnoules, où elle bénéficie aujourd'hui d'un bassin de 8 mètres cubes.

 

Drôle de découverte pour une petite balade à côté de chez soi ! Alors qu’il se promenait dans le parc de Vaugrenier (Alpes-Maritimes), un homme tombe sur une macrochelys, une espèce rare et dangereuse appelée "tortue alligator", faisant partie de la faune sauvage.  

L’impressionnante créature rejoint quelques plus tard le village des tortues de Carnoules, dans le Var. Elle a été installée ce week-end dans son aquarium personnel, après une période de quarantaine. 

"Ces 15 jours nous ont permis de préparer son aquarium", explique Stephane Gagno, adjoint de direction au village des tortues. "Il a fallu le vider de ses pensionnaires : neuf Chelydra serpentina, une autre espèce dangereuse plus petite, de la même famille, que nous avons installé dans un bassin extérieur réalisé cet hiver dans ce but. 
 

Un aquarium personnel de 8 mètres cubes 

Pour l'arrivée de la macrochelys, l’aquarium intérieur été nettoyé à fond et des truitelles ont été installées pour ses futurs repas. Elle a été équipé d’un transpondeur électronique par notre vétérinaire.

Selon ses soigneurs, la tortue alligator s’est très bien adaptée à son nouvel environnement est s’est rapidement mise en position de chasse pour capturer ses proies.  

Les visiteurs sont ébahis par cette espèce, remarque Stephane Gagno. Elle va permettre de les sensibiliser en expliquant qu’elle n’a rien à faire dans notre biotope français et qu’elle représente un danger pour la faune locale, humains compris. 

Le spécialiste insiste : " c’est une fois de plus l’illustration que la faune sauvage exotique doit être respectée et ne doit pas faire l’objet d’un commerce pour l’agrément."
Stéphane Gagno rappelle que "cette tortue alligator nécessite la présence de personnes compétentes et d’installations adéquates afin d’éviter tout accident et toute évasion. En captivité, l'animal doit être maintenu seul afin d’éviter les blessures entre tortues".
 
Pour arriver dans son nouveau lieu de résidence, l'impressionnante bestiole a voyagé dans une boîte en fer et toutes les précautions ont été prises pour la libérer. 

 "Une découverte importante"

"Elle était très agressive. J’ai dû prendre de grandes précautions pour l’attraper, par l’arrière. Sa mâchoire est si puissante qu’elle peut sectionner un doigt immédiatement", explique Patrick Villardry, ex-président de la Société de défense des animaux.

Mardi 28 avril, il reçoit un coup de fil d'un homme lui disant avoir trouvé "une tortue inhabituelle" au parc départemental de Vaugrenier, situé entre Antibes et Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes.  

 "C’est une espèce très rare, très dangereuse qui date des dinosaures. Elle est inconnue dans les Alpes-Maritimes. Elle n’avait rien à faire là" - Patrick Villardy. 


De son vrai nom Macrochelys temminckii,  "on la trouve habituellement en Amérique du Nord et au Canada, c’est une découverte importante. Elle ne vit que dans l’eau douce et ne sort qu’une fois par an pour aller pondre." explique Patrick Villardy.
Stéphane Gagno, du village des tortues de Carnoules, nous en dit plus sur cet animal issu tout droit de la Préhistoire :

Elle présente une adaptation totalement inédite dans le monde des chéloniens. Elle possède un appendice en forme de vers dans sa bouche. Elle se place au fond de l’eau, la gueule ouverte et agite lentement ce leurre. Les poissons sont attirés et finissent happés en une fraction de seconde.

Sûrement un abandon

Pour Patrick Villardy, la piste de l'abandon est probable.

"Ce spécimen de tortue alligator a du être abandonné par un particulier. On peut penser que son propriétaire l’a laissé au parc de Vaugrenier parce que la tortue devenait trop agressive", explique-t-il. 

"Elle a entre 15 et 20 ans. Mais ce genre de tortue peut vivre 70 ans, peser 90 kg, et n’a aucun prédateur."

Peut-on avoir ce type d'animal à la maison ? La réponse est oui. Et c'est une aberration, s'insurge Stéphane Gagno du village des tortues
Sa détention nécessite un certificat de capacité car elle fait partie de la faune sauvage et est classée dans les espèces dangereuses (annexe de l'arrêté du 21 novembre 1997 ) .
 
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