À Fréjus, les tortues de Floride envahissent le Var et dérangent les tortues françaises

La guerre est déclarée. Dans l’étang des Péguières à Fréjus, la tortue française doit se battre pour survivre et conserver son territoire. Face à elle, deux espèces de tortues asiatiques et la redoutable tortue de Floride, plus grosse, plus agressive.
 

La tortue qui vit naturellement en région Provence-Alpes-Côte-D’azur, la Cistude d’Europe, est menacée par les tortues étrangères, originaires d'Amérique ou d’Asie du Sud-Est. 
À l'étang des Péguières, dans le Var, alors qu’elle vit dans son milieu naturel, la Cistude est en péril car son territoire est accaparé par ces espèces exotiques. La tortue de Floride, introduite dans l’étang par abandon de particuliers, se reproduit plus vite que la Cistude. 
Conséquence : moins de nourriture et d’espace pour l’espèce européenne.
 
La Cistude d’Europe est normalement la seule espèce de tortues à vivre en France et dans notre région. Classée espèce protégée, elle est menacée par l’introduction d’espèces exotiques achetées puis relâchées dans la nature par des particuliers.
Détenir une tortue de Floride a été une mode à partir des années 1970 et jusque dans les années 1990. Vendues en animaleries, les acheteurs ne se doutaient pas que ces tortues naines peuvent atteindre jusqu’à 30 centimètres à l’âge adulte, peser deux à trois kg et vivre jusque 50 ans.
  

Fausse bonne idée

Partant d’une bonne intention, certains propriétaires relâchent leurs tortues directement dans la nature, sans imaginer les conséquences que cela peut avoir sur l’espèce de tortues qui vit là depuis toujours : la Cistude.
Le conseil de Nicolas Thomas, animateur Natura 2000 pour l'agglomération Var - Estérel - Méditerranée : « Faire attention lorsqu’on achète un animal de compagnie, une tortue ou autre. Car c'est une grande responsabilité ». « [Il faut également] éviter de relâcher les animaux dans la nature parce que ça a des conséquences que les gens ne supposent pas. »
 

À Carnoules, le « village des tortues » accueille des espèces exotiques retrouvées dans la nature ou récupérées après l’arrestation de trafiquants
Mais dans ce centre de conservation associatif ouvert au public, la plupart des tortues a été abandonnée par des propriétaires qui n’en voulaient plus. Chaque mois, le refuge reçoit 200 à 300 appels de personnes voulant abandonner leurs tortues. Le centre étant saturé, certaines se délestent donc de leur animal de compagnie dans la nature.  
 
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