Le président du RCT, Mourad Boudjellal, estime que les propos de Karim Benzema sur sa non-sélection en équipe de France sont "dangereux" et risquent de servir d'argument "aux recruteurs de Daech".
"Sincèrement, je ne pense pas" que la non-sélection de l'attaquant du Real Madrid soit motivée par des considérations racistes, estime Boudjellal. "La preuve, c'est le nombre de +blacks+ dans son équipe. Je crois que Benzema, dans la déception, a tenu des propos qui sont dangereux par les temps qui courent".Je crois qu'il n'a pas mesuré la dangerosité de ses propos parce que, s'il souhaite devenir un fonds de commerce des recruteurs de Daech, il ne fallait pas s'y prendre autrement",
poursuit le président du RCT. "Sur des jeunes des cités qui sont en manque d'idéal, ça devient un excellent exemple pour certains recruteurs, de leur dire +regarde, même si tu deviens le meilleur dans ton sport, comme au football, regarde Benzema, tu es rejeté+, ajoute-t-il. C'est vraiment un appel à dire +Révoltez-vous contre ce pays+".
"Le sport est la représentation de la société, et dans la société il y a du racisme. Forcément, on le retrouve dans le monde du sport. Il n'y a pas de raison que l'on soit exempté de ça malheureusement", reconnaît toutefois Mourad Boudjellal.
Evoquant l'éventualité d'instaurer des quotas dans les équipes nationales, Boudjellal s'est dit opposé: "Dans le rugby, on a un exemple en ce moment, c'est l'Afrique du Sud qui va imposer un quota de joueurs noirs dans l'équipe. Je trouve cela aussi stupide que d'imposer un quota de joueurs blancs. Je pense que dans le sport, le seul critère de sélection, ce doit être les qualités sportives du joueur".
Karim Benzema avait confié mercredi au quotidien sportif espagnol Marca, à propos de sa non-sélection pour l'Euro-2016 en France (10 juin-10 juillet), que le sélectionneur
français Didier Deschamps a "cédé à la pression d'une partie raciste de la France".