"C'est une affaire assez dramatique", le procureur de Toulon s'exprime sur le meurtre d'un conjoint violent, sa compagne placée en détention provisoire

Un drame s’est déroulé le week-end dernier dans le quartier de la Serinette à Toulon dans le Var. L'auteure présumée du meurtre conjugal qui s'est produit dans la nuit de samedi à ce dimanche à Toulon a été mise en examen pour "homicide volontaire" et placée en détention provisoire dans la soirée de ce mardi. La situation de légitime défense n'a pas été retenue.

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Vers 1h30, durant la nuit de samedi 21 à dimanche 22 septembre, une femme a appelé la police pour signaler qu’elle venait de poignarder à plusieurs reprises son mari dans leur appartement quartier de Sérinette à Toulon..

Malgré l’intervention des secours, la victime, retrouvée agonisante dans les toilettes, est décédée. L'enquête ouverte s'est poursuivie sous le régime du crime flagrant.

Le procureur de la République, Samuel Finielz a fait le point ce 25 septembre.

La mise en cause a d'abord été placée en hospitalisation d'office. Mesure qui a été levée ce mardi, précise Samuel Finielz dans un message envoyé à la presse. À l'issue de sa garde à vue, elle a été déférée au tribunal judiciaire de Toulon où elle a été mise en examen du chef d'homicide volontaire.  Elle a été placée en détention provisoire. Une information judiciaire est ouverte.

C'est un couple qui était en grande difficulté, à la fois sociale et sanitaire. Ils souffrent tous les deux d'intempérance à l'alcool. Avec un alcoolisme qui est ancien et toujours présent, malgré les soins qu'ils ont eus tous les deux. Ils se sont d'ailleurs rencontrés dans un cadre de soins.

Samuel Finielz dans un message audio à la presse.

Et d'ajouter : "il y avait eu deux procédures préalables pour des faits de violence conjugale. L'une au mois de mai dernier avec des violences réciproques. Une injonction thérapeutique avait alors été proposée par le parquet pour tous les deux. La vie commune a continué. Il n'y avait pas alors d'interdiction de contact".

Samuel Finielz a aussi précisé qu'autour du 19 juillet, la femme a saisi la police se disant victime de viols et de menaces de mort. Les forces de l'ordre sont ensuite intervenues au domicile du couple. 

Interpellé, l'homme a été placé en garde à vue. Sa compagne a refusé à cette époque d'être entendue par la police et d'effectuer un examen médical. "Elle a également refusé l'évaluation proposée par l'association d'aide aux victimes, "ajoute le procureur dans son message. Le parquet avait poursuivi sur les constatations faites à l'époque sur place au domicile et sur les déclarations.

Le mari avait été déféré le 21 juillet 2024 avec obligation de ne pas entrer en contact avec la victime et placé sous contrôle judiciaire. L'accès au domicile lui était aussi interdit.

Des obligations pas respectées

Ces obligations n'ont pas été respectées. "Amoureux, fiancés, la vie commune s'est poursuivie."

Une vie de couple marquée par des disputes et une consommation courante d'alcool, selon le compte rendu, et ce, au domicile de la mère de la femme, une dame âgée de 93 ans.

Samedi dernier, en journée, de nouvelles disputes éclatent. À l'issue, la femme a expliqué avoir porté un coup de couteau. Coup mortel.

Le parquet a alors considéré qu'"en l'état de ces investigations, on n'était pas en situation de légitime défense." 

Pour Samuel Finielz, la riposte n'a pas été immédiate, ce qui est un élément considéré en cas de légitime défense par la loi. De plus, le coup de couteau a été porté alors "qu'il n'y avait plus de violence à ce moment-là." 

La femme a été placée en détention provisoire en se fondant sur le fait qu'elle n'avait pas de garanties de représentations puisque le logement occupé n'est pas le sien, hébergement placé sous scellés. Les risques de pression sur des proches ont participé aussi à ce placement.

Et de conclure son message : "c'est une affaire assez dramatique". 

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