Mort du maire de Signes : 3 ans de prison dont un ferme requis contre le conducteur qui l'avait mortellement renversé

Trois ans de prison dont deux avec sursis ont été requis vendredi à Toulon, à l'encontre du jeune maçon qui avait mortellement percuté le maire de Signe. Jean-Mathieu Michel, 76 ans était venu le verbaliser alors qu'il venait de déverser des gravats en pleine nature à l'été 2019.

Devant le tribunal correctionnel de Toulon, le procureur a également requis l'annulation du permis de conduire du jeune conducteur, assortie d'une interdiction de le passer pendant 6 mois. Le délibéré sera rendu le vendredi 18 mars.

Le 5 août 2019, en plein après-midi, ce maçon de 23 ans de retour d'un chantier avec son utilitaire rempli de déchets avait accidentellement écrasé en faisant marche arrière, Jean-Mathieu Michel, 76 ans, maire du village de Signes depuis 1983.  

La victime, qui était avec trois autres personnes, s'était arrêtée en voyant le jeune homme, employé d'une entreprise locale de BTP, déverser ses gravats, aidé d'un apprenti, le long d'une départementale.  

Après avoir ramassé ses ordures, le maçon, qui s'apprêtait à repartir, avait renversé le maire alors que celui-ci était au téléphone avec la police municipale pour le faire verbaliser.  

Le décès de l'édile avait suscité la colère des élus locaux, qui s'estiment souvent seuls pour gérer ce genre de conflits. La commission des lois du Sénat avait alors lancé une consultation des maires sur les menaces et les agressions auxquelles ils sont confrontés dans l’exercice de leur mandat.

Homicide involontaire après usage de stupéfiants

Deux ans et demi après les faits, l'enquête a pourtant conclu qu'aucun élément ne permet de penser que le jeune homme aurait volontairement percuté la victime.  

De même les investigations ne permettent pas d'affirmer qu'il avait connaissance de la qualité de maire de Jean-Mathieu Michel.  

Selon une expertise, le conducteur ne pouvait en effet l'apercevoir compte tenu de la visibilité "très restreinte" dans ses rétroviseurs et de l'absence de caméra de recul.  

Renvoyé devant le tribunal correctionnel pour "homicide involontaire après usage de stupéfiants", l'ouvrier, qui avait consommé du cannabis une dizaine d'heures avant l'accident, selon les prélèvements sanguins, a toujours assuré durant ses auditions ne pas avoir vu la victime.  

Me Alain Baduel, l'avocat du jeune homme, n'a pas souhaité s'exprimer avant les débats. Lors de son dernier interrogatoire, l'ouvrier avait dit avoir "très mal vécu la très forte médiatisation" de cette affaire et redouter celle à venir lors de son procès.

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