Modernisations des radars, amélioration du système d'appontage, remplacement du combustible nucléaire: après plus de 18 mois d'importants travaux, le porte-avions Charles-de-Gaulle entré en service en 2001, s'apprête à entamer sa deuxième vie.
Après quelque 4 millions d'heures de travail effectuées sur la base navale de Toulon, pour une facture s'élevant à plus d'un milliard d'euros, les travaux de rénovation du Charles-de-Gaulle, seul porte-avions nucléaire français, sont achevés. Une rénovation qui devrait le mener jusqu'à son retrait du service actif "autour de 2038".
Sans plus attendre, au large des côtes méditerranéennes le mastodonte de 42.000 tonnes (4 fois la tour Eiffel), qui doit se rendre à partir du premier trimestre 2019 dans l'Océan Indien, a entamé un cycle d'entraînement après une premier phase d'essai en pleine mer de ses nouveaux outils.
"Nous sommes dans une phase de montée en puissance et nous avons tout à fait confiance en la capacité de l'équipage à retrouver avec ce bateau sa pleine opérationalité", a indiqué jeudi Florence Parly, en visite sur le bâtiment quelques jours avant le président de la République Emmanuel Macron qui doit s'y rendre le 14 novembre et y passer une nuit.
Outre des travaux d'entretien et de maintenance, le Charles-de-Gaulle a modernisé son système de combat à travers ses radars de veille et de navigation tout comme ses capteurs infrarouges, précise la Marine nationale.
Long de 261,5 mètres, le vaisseau-amiral français qui peut emporter 40 aéronefs, dont 30 avions Rafale, a également revu ses installations d'aide à l'appontage et amélioré sa plateforme.
"Liberté d'action"
Il s'est doté d'une nouvelle optique "deux fois plus précise" qui permet "d'affiner l'appontage" de ses avions de combat, qui disposent de la plus petite surface au monde, équivalant à un terrain de tennis, pour atterrir à 200 km/h, explique le capitaine de frégate Christophe Charpentier.
Une caméra infrarouge permet également de suivre les Rafale de manière plus efficace, détaille le pilote qui a repris les entraînements à bord du Charles de-Gaulle il y a 48 heures.
"C'est comme au piano: on fait nos gammes pour à la fin être capable de jouer un concerto", poursuit le commandant du groupement aérien embarqué. L'enjeu est de taille pour le porte-avions qui depuis 2001 a effectué plus de 23 tours du monde et a été déployé lors de ses dernières opérations à trois reprises contre le groupe Etat islamique en Méditerranée.
"Il s'agit de préserver notre liberté d'action. Naviguer à travers la globe là où on veut dans un contexte de remilitarisation des espaces maritimes", explique le chef d'Etat major du groupe aéronaval (GAN), Hugues rappelant que "90% du commerce mondial passe par la mer".
"Un porte-avions joue un rôle particulier (...): c'est un outil qui permet à la France d'avoir une capacité de projection en autonomie", a souligné la ministre qui a annoncé le 23 octobre le lancement du programme de son successeur dont la phase d'étude doit durer 18 mois.
Une période au cours de laquelle les futures caractéristiques du porte-avions seront discutées en ouvrant un choix d'options notamment sur son mode de propulsion, sa taille, son type de catapultage --à vapeur comme sur le Charles-de-Gaulle ou électromagnétique--, a précisé jeudi la ministre.
Interrogée sur le lancement d'un deuxième porte-avions comme le souhaite l'Etat major, la ministre a répondu que "la question sera(it) abordée lorsque les études ser(aient) terminées": "tout est ouvert", a-t-elle assuré.
La ministre Florence Parly a également inauguré une a inauguré une antenne de l'école des sous-officiers de la marine nationale à Saint-Mandrier-sur-Mer comme elle l'explique dans cette interview :