C’est la saison de la récolte des olives et, dans le Var, les producteurs font grise mine. Au vieux-moulin du Partégal à la Farlède, plus de 2000 producteurs viennent extraire leur huile... et constatent une nette baisse des rendements.
La meule du vieux moulin du 14ème siècle est à l'arrêt… Tout un symbole pour ce producteur : cela signifie qu'il hésite encore à engager des moyens humains pour presser une récolte d'olives considérée d'ores et déjà comme très mauvaise. Guillaume Kauffmann, directeur du vieux moulin du Partégal :Quand vous ouvrez une olive, on voit que c’est que de l’eau, il n’y a pas de gras. L’olive se gorge d’eau
Résultat : les rendements sont en très forte baisse. L'an dernier, pour extraire un litre d'huile, il fallait environ 4 kg de fruits. Cette année il en faut 3 à 4 fois plus… avec des conséquences sur les qualités gustatives :
Les arômes sont bien là. J’avais peur qu’ils s’en aillent avec l’eau mais ils sont toujours là. L’année dernière, sans pluie pendant huit mois, on avait une huile très ardente, très piquante. Cette année on a une huile plutôt douce.
La pluie abondante, néfaste pour la production et moralement difficile pour les petits récoltants… qui doivent faire avec la pluie et la boue.
J’amène 150 kilos pour avoir l’huile de mes oliviers, avec la pluie il faut du temps pour ramasser et les olives ne se conservent pas
Pour les petits producteurs, c'est donc une course contre la montre qui s'engage sous peine de perdre l'intégralité de leur production. La récolte des olives a démarré début octobre, elle va s'étaler jusqu'au mois de Janvier avec un petit espoir :
Avec le froid, l’olive va se reflétrir, perdre son eau
Mais pour cela, il faudrait que les éclaircies reviennent. Hélas on n'en prend pas le chemin.
REPORTAGE Eric Ambrosini, Jean-François Fuster, Jean-Philippe Malet :