Trente ans de réclusion criminelle ont été requis ce mercredi 3 février à l'encontre d'une jeune femme jugée depuis lundi par la cour d'assises du Vaucluse pour avoir étranglé l'épouse de son amant en octobre 2013.
"Cette femme, je ne la comprends pas pour diverses raisons. A l'abomination du geste, elle rajoute l'absurdité d'un positionnement judiciaire intenable", a déclaré l'avocat général, François Arlaud."Vous avez dans ce dossier des éléments qui jalonnent la préméditation, ils sont clairs", a-t-il ajouté, réclamant contre Jessy Travaglini, âgée de 30 ans, 30 ans de réclusion criminelle.
L'avocat général n'a pas souscrit à la version avancée depuis le début par l'accusée, qui soutient qu'elle n'a ni souhaité, ni prémédité la mort d'Eloïse Bagnolini, mère de famille de 30 ans et concubine d'Alain Castel, son amant depuis trois ans.
Selon l'accusée, la jeune femme lui avait donné rendez-vous le matin du 11 octobre 2013 au domicile conjugal à Aubignan (Vaucluse), car elle avait découvert leur liaison. Dans une bagarre, pour se défendre, Jessy Travaglini lui a passé une serviette autour du cou.
Elle a ensuite trainé son corps jusqu'au coffre de sa voiture, puis tenté de maquiller son crime, allant jusqu'à remplir deux sacs de vêtements pour faire croire à un départ volontaire d'Eloïse Bagnolini. Sur les indications de l'accusée, son cadavre avait été retrouvé le lendemain dans le coffre de son véhicule stationné à proximité de son domicile.
Elle avait d'abord demandé à son père de l'aider à faire disparaître le corps en brûlant la voiture, mais ce dernier lui avait conseillé de se rendre.
"Un succession de mauvais choix"
Jessy Travaglini, longs cheveux blonds, a expliqué son comportement méthodique après le crime par "des logiques spontanées, une succession de mauvais choix", soutenant qu'elle n'était pas amoureuse d'Alain Castel.
"Pourquoi cet acharnement à rejeter cet aspect personnel qui, quelque part, donne un visage un peu plus humain à Mme Travaglini? Si elle ne l'aime pas, on est face à un vide intersidéral, une gratuité qui me laisse sans voix", a regretté l'avocat général.
À la période où les faits ont eu lieu, son amant projetait de quitter la région et de concevoir un second bébé avec sa compagne. "Elle a compris qu'elle ne pouvait pas convaincre Alain Castel de quitter sa femme. C'est pour ça qu'elle passe à l'acte", a estimé Laurent Pénard, l'un des avocats de la partie civile.