Tête de liste du Rassemblement national aux élections régionales de Paca, Thierry Mariani dénonce le front républicain mis en place pour faire barrage contre lui. Il avait pourtant bénéficié du même front républicain, en 2002, alors qu'il était candidat UMP aux législatives en Vaucluse.
C'est bien connu : en politique, le discours change parfois plus vite que le vent. Thierry Mariani, tête de liste du Rassemblement national aux élections régionales de 2021 en Paca, en est l'illustration.
Mis en difficulté par le front républicain s'étant mis en place contre lui au lendemain du premier tour, dans le but de faire barrage à l'extrême droite, l'ancien député de Vaucluse n'a eu de cesse de dénoncer les petits arrangements politiciens.
Exemple ici, sur Twitter, aussitôt l'annonce du retrait de l'écologiste Jean-Laurent Felizia, arrivé en troisième position avec 16,89 % des suffrages :
Incapables de convaincre les électeurs,les voici tous unis - des communistes aux macronistes,des socialistes à LR - pour tenter d’empêcher la volonté populaire de s’exprimer.
— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) June 21, 2021
Si Muselier l’emporte dimanche en #PACA, notre region deviendra alors la seule région gagnée par Macron
Pourtant, c'est bien le même Thierry Mariani qui avait, dans un saisissant renversement des rôles, bénéficié du front républicain, lors des législatives de juin 2002.
Alors candidat UMP en Vaucluse, dans le canton d'Orange, il arrive en première position, devant le FN de Jacques Bompard, son adversaire de toujours, et le PS de Jean-Pierre Lambertin, à l'issue du premier tour.
Jean-Pierre Lambertin choisit de se désister, afin de donner toutes les chances à Thierry Mariani de l'emporter.
"Je le reconnais, j'ai été candidat contre Jean-Marie Le Pen, se justifie Thierry Mariani. Le Front national, ce n'est pas le Rassemblement national. Marine Le Pen, ce n'est pas Jean-Marie Le Pen. Les choses ont changé."
Il poursuit : "Je n'ai rien demandé, je n'ai rien négocié. [Les socialistes] se sont retirés, je les ai remerciés, je ne vais pas vous dire que ça m'a chagriné. Mais très franchement, ça n'aurait rien changé à l'élection : j'étais en tête dès le premier tour."
L'amertume de Jean-Pierre Lambertin
Un discours difficile à avaler pour Jean-Pierre Lambertin, celui qui s'était désisté, et qui est aujourd'hui vice-président (PS) de la communauté de communes de Rhône-Lez-Provence : "On s'aperçoit, avec du recul, que les gens changent ; on croit bien faire, et on ne fait pas bien..."
L'élu socialiste finit par déplorer le principe même de front républicain, qui fonctionnerait selon lui à sens unique : ce serait toujours la gauche qui se couche devant la droite, et non l'inverse.
Qui de Thierry Mariani ou du front républicain aura le dernier mot, au second tour des élections régionales de Paca, dimanche 27 juin ?