Au coeur d'une campagne des élections régionales pleine de rebondissements en Paca, Bernard Tapie, l'emblématique ancien président de l'OM, prend la parole. Il se positionne en faveur du front républicain pour faire barrage au "Front national". Un entretien pour France 3 à voir en replay.
Fatigué par les affaires et ses problèmes de santé, Bernard Tapie n'a pas dit son dernier mot. Le "Boss" suit de près la campagne des élections régionales en Paca, qui a connu de nombreux rebondissements ces derniers jours, et nous donne son point de vue dans cette interview pour France 3 Provence-Alpes.
Il appelle ce mardi les électeurs de la région Paca "à faire barrage au FN", lors d'un entretien accordé à France 3 Provence Alpes à l'hôtel Lutetia, dans le 6e arrondissement de Paris.
L'homme d'affaire emblématique, toujours en litige dans la célèbre affaire du Crédit Lyonnais, reste adulé à Marseille pour le titre de 1993 de Champion d'Europe gagné avec l'OM. Résidant à Paris, "le boss" n'a jamais caché son attachement à Marseille et à la région Paca.
C'est le discours de Thierry Mariani, le candidat du Rassemblement National au soir du premier tour des élections régionales dimanche 20 juin, qui l'a fait sortir de ses gonds. Un "discours fasciste, impératif", que regrette Bernard Tapie.
"Il se croît où ? Il se fout du monde. Comment on parle à des électeurs ?", s'insurge-t-il. Dans son court discours, Thierry Mariani avait pris à parti ses électeurs en les invitant à se mobiliser "sinon vous continuerez d'avoir peur", menaçait le candidat du RN avec insistance.
"En région Paca ce n'est pas le Rassemblement National, c'est le front national !"
Ce mardi Bernard Tapie décide de sortir du silence, même affaibli par la maladie, pour appeler les électeurs de la région Paca au sursaut avant le second tour des élections régionales.
"J’appelle à faire barrage au FN de la région Paca", explique Bernard Tapie. "J'ai combattu le front national pendant des années, le front avec Jean-Marie Le Pen. Aujourd'hui, il faut être de mauvaise foi pour ne pas reconnaitre que le front devenu Rassemblement National n'est pas le même, c'était l’impression que j’avais, sauf que lorsqu'on voit la composition de la liste du RN en Paca, il y a de quoi s'inquièter", indique Bernard Tapie.
"A l'intérieur, il y a des éminents historiques du front et pas les moins durs, ils sont en plus bien placés... J'ai pensé franchement dans un premier temps que le chef de liste ne pouvait pas être au courant de ça. Mais lorsque j'ai vu son discours, il se croît où ? " s'énerve l'ancien président de l'OM.
Depuis le début des régionales, l'ancien ministre de la Ville n'est pas insensible à cette campagne et à ses multiples surprises. Thierry Mariani, représentant du Rassemblement national en Paca, annoncé par tous les sondages comme le grand vainqueur est arrivé en tête du premier tour ce dimanche devançant de peu Renaud Muselier, président LR sortant, critiqué pour son rapprochement avec La République en Marche.
Un appel au front républicain
Derrière ce duo, Jean-Laurent Félizia, chef de file de l'union de la gauche, est arrivé en troisième position. Déterminé à se maintenir dans un premier temps, il s'est résigné au bout de 24 heures, pressé de toutes parts par certains colistiers et cadres nationaux des partis formant cette union sociale et écologiste.
Si Jean-Laurent Félizia annonce voter pour Muselier au second tour, reste à savoir si les 150.000 électeurs qui ont voté pour lui vont le suivre dans un front républicain de plus en plus décrié.
"J’invite les électeurs à être très prudents dans leur attitude. C'est l’avenir d’une des plus belles régions du monde, celle que j’ai faite mienne, une région exceptionnelle sur le plan artistique, sportif, les paysages... Une région où mon coeur bat à chaque instant. Il y a tout, et je ne veux pas que la région puisse appartenir à ceux là", ajoute Bernard Tapie très ému.
C'est, en tout cas, le sens de l'appel lancé aujourd'hui par Bernard Tapie aux électeurs de la région Paca.