Quel est donc ce jeu évoqué par François Fillon dans son discours du 8 mars "qui faisait fureur dans le Vaucluse" quand il était Premier ministre? Il consistait à lancer des lames de rasoirs dans les jambes filles en jupe. Mais personne n'en a jamais entendu parler.
François Fillon pensait sans doute que cette phrase passerait inaperçue dans son discours prononcé à son QG le 8 mars à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Mais les moindres phrases des candidats à la présidentielle sont fact-checkées et un passage a retenu l'attention des journalistes.
Un "profond problème d'éducation et de valeurs"
Evoquant les difficultés rencontrées par les jeunes filles dans certains quartiers pour des "raisons idéologiques ou religieuses", François Fillon relate alors une "anecdote" du temps où il était Premier minsitre. Il raconte avoir reçu une lettre d'une jeune fille habitant dans le Vaucluse qui expliquait que :"Si ça c'est un jeu, alors il y a un profond problème d'éducation et de valeurs, s'indigne encore le candidat qui entend s'appuyer sur cet exemple pour dénoncer l'islam "rigoriste".chez les garçons de son entourage, le jeu qui faisait fureur c'était de lancer des lames de rasoirs au lance-pierre dans les jambes des filles qui portait des jupes courtes
Certains parlent de simples faits divers isolés, d'autres prétendent qu'on est devant des traditions, des préjugés habituels, il faut arrêter de se voiler la face
ajoute le candidat heureux de son jeu de mot qui fait s'éclaffer la salle. "Eh oui c'était fait pour... ", sourit-il sous les applaudissements. "Disons franchement les choses, poursuit-il, il existe une vision rigoriste de l'islam qui est hostile à l'émancipation de la femme, elle est peut-être minoritaire mais elle gagne du terrain."
Mais ce jeu qui faisait fureur entre 2007 et 2012, en dehors de François Fillon, personne ne semble en avoir entendu parler.
Ni de près, ni de loin, nous n'avons souvenir de tels agissements. Aucune plainte n'avait été recensée
a assuré l'Etat-major de la direction départementale de la sécurité publique tout comme la gendarmerie du Vaucluse à nos confrères du Dauphiné. Même le sénateur Alain Milon, qui a apporté son parrainage au candidat dit n'avoir "jamais entendu de cas de ce type dans le Vaucluse." Une journaliste de C8 a indiqué par ailleurs avoir tenté de retrouver l'auteur de la fameuse lettre. Elle a reçu pour toute réponse de l'équipe de François Fillon un texto : "Non. Le contact est impossible à établir".