Vaucluse : participez à l'inventaire des espèces rares de chauves-souris dans le Ventoux

Le Parc Naturel Régional du Mont Ventoux a lancé un inventaire des chauves-souris dans cinq communes du Vaucluse pour réaliser un Atlas de la biodiversité communal. L'objectif est de recenser les colonies présentes en période de reproduction dans les habitations, tout particulièrement les espèces rares.

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Le saviez-vous, la chauve-souris vole avec ses mains ? C'est ce qui lui donne son nom savant de chiroptère, qui vient du grec "chiro" (main) et "ptera" (aile).

Voilà l'une des nombreuses choses méconnues de ce petit animal qui traîne une mauvaise réputation depuis la nuit des temps. Souvent présentée comme une suceuse de sang, la chauve-souris est en réalité un mammifère fascinant.

En plus de voler avec ses mains, elle voit avec ses oreilles... et la plupart du temps, elle regarde le monde à l'envers, tête en bas. 

Redoutable chasseur de moustiques

C'est aussi un maillon essentiel de la biodiversité, véritable indicateur de la bonne santé d’un écosystème. Sans parler de ses talents d'insectivore, capable d'avaler plus de 1.000 moustiques par nuit.

De quoi trouver sa petite tête tout de suite plus sympathique. Et se réjouir de les voir virevolter au-dessus de chez soi.

Entre mai et août, c'est la période de reproduction. Les femelles se regroupent pour mettre bas et élever leur unique petit de l’année.

C'est le moment choisi par le Parc Naturel Régional du Ventoux pour mener un inventaire des espèces présentes à Vaison-la-Romaine, Crestet, Entrechaux, Faucon et Puyméras, en vue de dresser un Atlas de la biodiversité communal. 

Et pour cela, le parc demande aux habitants de signaler la présence de chauves-souris dans leurs maisons. Eric Dürr, chiroptérologue chargé de cet inventaire, a déjà eu 17 signalements. Les premiers relevés ont été faits la semaine dernière.

"On s'est rendus sur place, on a fait des captures et on a fait des écoutes, c'est-à-dire qu'on essaie de capter les sonars émis par les chauves-souris la nuit en posant des enregistreurs, explique Eric Dürr. À partir de ces sonars on arrive à identifier les espèces, car chaque espèce a une émission particulière pour se diriger dans la nuit".

35 espèces sont présentes en France, dont 24 dans le Vaucluse. Les plus communes sont les pipistrelles. Un petit animal de 3 à 5 cm, et d'à peine quelques grammes, qui se cache volontiers sous les tuiles des toitures. 

"Nous ce qu'on recherche, ce sont des colonies visibles dans des combles ou des caves, ce sont en général des espèces plus rares", souligne le spécialiste de la faune. 

Plus rares et menacées de disparition. Avec l'urbanisation galopante, les chauves-souris sont privées de leur habitat naturel et doivent s'adapter sur survivre.

"Certaines espèces pour se reproduire prennent des arbres creux, d'autres utilisent des falaises ou des grottes, elles se sont adaptées à l'homme en utilisant les maisons, les caves et les greniers". 

Le secteur du Ventoux étudié, riche de bâtis anciens présente de nombreuses possibilités de gîtes pour ces espèces, qui élisent souvent domicile dans des maisons traditionnelles en pierre ou des maisons abandonnées. Parfois aussi les églises.

"Les femelles ont besoin d'eau pour nourrir les petits, on a recherché les points d'eau pour les détecter, et ils ne sont pas si nombreux que ça. Des gens nous disent qu'ils les voient voler au-dessus des piscines, donc elles doivent venir boire dans les piscines aussi", ajoute-Eric Dürr.

"On attend encore des signalements de colonies, pour l'instant on n'en a peu eu", indique Eric Dürr. Il espère tout particulièrement croiser le Petit rhinolophe, le Grand rhinolophe, le Petit Murin et le Grand Murin. Les plus grandes de ces chauves-souris font 40 cm d'envergure. 

Les habitants du secteur d'études peuvent contacter Eric Dürr jusqu'en août. Après, les chauves-souris changeront de refuge. "Vers la mi-août, elles quittent leur gîte, elles vont dans d'autres endroits, pour finir dans leur site d'hivernage en novembre-décembre, qui sont souvent différents des sites de reproduction", précise le chiroptérologue.

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