Un homme a été tué par balles ce jeudi matin dans le centre de Marseille, rue René Cassin dans le 3ème arrondissement, a-t-on appris de source judiciaire, portant à 12 le nombre de morts dans des circonstances similaires depuis le début de l'année dans l'agglomération.
"Un homme a été mortellement blessé par balle alors qu'il regagnait avec sa concubine un véhicule en stationnement", a expliqué une source judiciaire. "Deux hommes sont arrivés et ont fait feu dans sa direction, au niveau de la bouche de métro de la station National".
Les pompiers ont été appelés à 05H45 et l'homme a été déclaré mort à 06H15.
Selon une source policière, "plusieurs auteurs à bord d'un véhicule ont fait feu avant de repartir". Les témoignages divergeaient encore jeudi matin sur le nombre d'assaillants. L'arme utilisée est un calibre 12, soit plutôt une arme longue, de type fusil à pompe, et il y a eu "plusieurs tirs", a précisé cette source policière.
Sur place, un périmètre de sécurité a été mis en place par les forces de l'ordre, et une tente dressée pour protéger le corps de la vue des curieux, en bas d'une résidence hôtelière, a constaté un photographe de l'AFP sur place.
Les agents de la police scientifique procédaient toujours peu avant 09H00 à des relevés sur la scène de crime. Les enquêteurs cherchaient encore en début de matinée à confirmer l'identité de la victime. Sans qu'il soit possible d'établir un lien à ce stade entre ces deux faits, une rixe mêlant trois personnes s'était déroulée dans le même quartier moins d'une demi-heure auparavant, a-t-on appris auprès d'une autre source policière. Deux frères se sont battus avec un troisième individu qui a sorti un couteau et a gravement blessé l'un deux à l'aine, touchant l'artère fémorale. Le pronostic vital de cet homme est engagé.
Drogue, haine et vengeance
Les quatre premiers mois de 2016 ont été particulièrement sanglants à Marseille, notamment la première semaine d'avril, avec trois hommes tués par balles dans une fusillade probablement liée au trafic de drogue, cité Bassens, puis un homme tué le lendemain dans un autre quartier populaire.
La justice et la police élucident pourtant régulièrement ces règlements de compte. Mi-avril, dix personnes ont été mises en examen et écrouées dans le cadre d'une enquête sur plusieurs homicides et tentatives, liés à la rivalité entre deux clans pour le contrôle de trafics de stupéfiants dans des cités du 13e arrondissement.
Dans la plupart des cas, les homicides par balle recensés dans l'agglomération marseillaise sont des règlements de comptes liés au trafic de drogue ou liés à des conflits anciens entre bandes criminelles.
"Il y a toujours des rivalités importantes qui se nourrissent maintenant de haines et de vengeances", avait expliqué à l'AFP il y a quelques semaines Éric Arella, le patron de la PJ Marseillaise. Ainsi, le procureur de la République de Marseille Brice Robin, a récemment évoqué "22 dossiers de règlements de compte ou tentatives qui concernent" au cours des six dernières années deux clans, "les Redmania d'un côté et les Berrebouh-Tir de l'autre". Eric Arella avait pour sa part évoqué "18 faits sur ces dernières années" entre deux autres clans surnommés "Blacks et Gitans".
Dans l'ensemble du département des Bouches-du-Rhône, 22 règlements de comptes avaient été déplorés en 2013, 26 en 2014 et 21 en 2015, provoquant la mort de 17 personnes en 2013, 18 en 2014 et 19 en 2015.