Retrait de permis ou éthylotest anti-démarrage ? Le préfet pourra désormais choisir

En cas d’alcoolémie positive au volant les préfets peuvent proposer l’installation d’un éthylotest anti-démarrage à la place d’un retrait de permis. Le dispositif testé dans sept départements a été étendu à toute la France.
 

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Désormais tous les préfets de France pourront prosposer une alternative à la suspension du permis de conduire. Elle permettra aux conducteurs verbalisés pour le première fois pour conduite en état d'ivresse, de pouvoir continuer à conduire et de conserver leur activité professionnelle tout en garantissant la sécurité des autres usagers de la route.

Véhicule bloqué en cas d'alcoolémie positive

Couplé au circuit d’alimentation du véhicule, l’éthylotest anti-démarrage oblige l’automobiliste à souffler dans le boitier à chaque fois qu’il prend le volant. En cas d’alcoolémie positive, le véhicule est bloqué, impossible de le démarrer. Frederick Sénéchal, garagiste à Houplines près de Lille en a déjà équipé une dizaine. Le Nord comme six autres départements français (la Drôme, le Finistère, La Réunion, le Loiret, la Manche et la Vendée) teste le dispositif depuis quelques mois.

« Ca fait des années qu’on le demandait ! » se félicite la présidente de la Ligue contre la violence routière Chantal Perrichon. « C’est une mesure indispensable pour accompagner ceux qui sont sous la dépendance à l’alcool. Une sanction qui n’empêche pas d’aller travailler. »
« Ce dispositif (…) est responsabilisant et exemplaire, ce qui lui confère son efficacité, amplement démontrée à l’étranger », souligne de son côté la Sécurité routière dans un communiqué.

30% des accidents mortels dus à l’alcool

Le dispositif, réservé aux primo-délinquants interceptés avec une alcoolémie comprise entre 0,8g/l et 1,8g/l de sang, est à la charge du contrevenant. L'installation coûte environ 400 euros et le boitier se loue 100 euros par mois. Malgré le prix élevé, cet automobiliste rencontré au garage d’Houplines ne cache pas son soulagement. Il échappe ainsi à une suspension de permis. « C’est une chance, témoigne-t-il. Je suis gérant de société et j’ai besoin de mon véhicule pour continuer mon activité. »

En France, 30% des accidents mortels sur la route sont dus à l’alcool. "La mesure reste insuffisante, tempère finalement Chantal Perrichon. Les contrôles d’alcoolémie sont beaucoup trop rares dans notre pays." En 2017, 1035 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route impliquant un conducteur alcoolisé. "Pour faire baisser les statistiques, conclue-t-elle, il faudrait beaucoup plus de contrôles.".

 
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