Stade de Reims : "c'est insoutenable ce sentiment d'injustice", la capitaine Magou Doucoure réagit après les insultes racistes qu'elle a reçues en Coupe de France face au RC Lens

La qualification de l'équipe féminine du Stade de Reims pour les huitièmes de finale de Coupe de France (1-3) face au RC Lens, ce dimanche 9 janvier, a été ternie par des insultes racistes d'un spectateur à l'encontre de Magou Doucouré pendant la rencontre. La capitaine de 21 ans est "très touchée". Le RC Lens a porté plainte.

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Ce qui devait être un jour de football, de réjouissance, s'est transformé en énième exemple d'actes racistes dans les stades. Au cours de la rencontre de Coupe de France féminine entre le RC Lens (D2) et le Stade Reims (D1), ce dimanche 9 janvier, pour les seizièmes de finale de l'épreuve, la capitaine rémoise Magou Doucouré a été victime d'insultes pendant la rencontre dont certaines à caractère raciste de la part d'un spectateur. 

Magou Doucouré réagit sur twitter

La joueuse du stade de Reims, très marquée, a finalement laissé une réaction sur les réseaux sociaux ce lundi soir, le 10 janvier. Elle ne voulait pas réagir à chaud. Une réaction qu'elle a pris le temps d'écrire. "Avec sagesse" comme elle le dit dans son texte ci-dessous. Mais aussi de la lassitude : "dîtes-moi, combien de temps, vais-je devoir justifier de ma couleur de peau ?" écrit-elle.

"Arrêtez de faire les aveugles (...) Je ne peux vous expliquer ce que je ressens, un genre de mépris et de déni. Pas de haine, pas d'animosité. Justice sera faite tôt ou tard (...) Hier j'ai compris que personne ne fera les choses à ma place. Qu'est-ce qu'on fait pour agir ? Ne faites plus semblant de soutenir une cause (...) Je ne souhaite ça à personne, sincèrement. C'est insoutenable ce sentiment d'injustice (...) Aujourd'hui j'ai mal, demain tout ira mieux."

Une seconde période émaillée d'insultes

À la mi-temps, le scénario semblait pourtant idéal pour les femmes de l'entraineuse Amandine Miquel. L'attaquante rémoise Vicki Becho venait d'ouvrir le score après plusieurs occasions pour mener 0-1. Mais dès le retour des vestiaires, des insultes soutenues sont descendues des tribunes du stade Degouve d'Arras, dont certaines à caractère raciste. Le ton est progressivement monté au fil de la rencontre entre la défenseure de 21 ans et le groupe spectateurs. Echaudée, la jeune joueuse a essayé de discuter avec eux à l'issue de la rencontre, et particulièrement avec celui à l'origine des insultes racistes. Elle a finalement été retenue par ses coéquipières et les joueuses du RC Lens. D'après le Stade Reims, l'homme en aurait profité pour s'enfuir du stade en courant. 

A la fin du match, Amandine Miquel a réagi auprès des journalistes de la Voix du Nord : "on est pas surprises, car ce type de comportements, c'est la routine à Arras. C'était déjà comme ça quand on venait jouer ici en D2. On a eu beau prévenir les filles avant la rencontre, quand il y a des gens qui viennent au stade dans cet état d'esprit, les émotions des joueuses peuvent parfois être difficiles à contrôler".

Dans la soirée du dimanche, le RC Lens a publié un communiqué à la suite de ces incidents. "Le club condamne avec une extrême fermeté les propos à caractère raciste tenus par l'individu qui a d'ores et déjà fait l'objet d'une identification. Celui-ci n'a aucunement sa place dans stade". Le club artésien a déposé plainte contre l'individu, ce lundi 10 janvier, au matin tout en lui interdisant l'accès à toute manifestation du club.

Le Stade de Reims soutient sa joueuse 

Contacté, le Stade de Reims a donné des nouvelles de la joueuse : "Magou est vraiment touchée, et encore le mot est faible. On est à la limite du traumatisme. A la base, c'est une personne qui est très investie, très active pour lutter contre le racisme. Aujourd'hui, elle est profondément meurtrie". 

Le club espère que les sanctions à l'encontre de l'individu seront exemplaires, à la hauteur du préjudice subi par la joueuse : "On sera vraiment très vigilants aux sanctions qui seront prises. Aujourd'hui, dans tous les clubs de football, les actes racistes doivent être vraiment pris au sérieux. Aucun club n'est à l'abri, cela peut arriver dans n'importe quelle tribune." 

Soutien également du maire de Reims

Lundi soir, Arnaud Robinet, le maire de Reims, a également tenu à apporter son soutien à la capitaine du stade de Reims via twitter. 

Par ailleurs, dans les prochains jours, les dirigeants du club rémois vont échanger avec l'entraineuse et la joueuse afin de prendre connaissance de tous les éléments mais aussi pour savoir si cette dernière souhaite porter plainte. Auquel cas, le Stade de Reims communiquera dans les prochains jours. 

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