Alors que des familles souhaitent qu'un juge soit enfin nommé après des soupçons d'actes pédophiles dans un IME, la direction de l'établissement a tenu à réagir pour évoquer une gestion de crise "transparente".
9 plaintes ont été déposées par les parents de pensionnaires d'un institut médico-éducatif du Pays Voironnais. Certains sont concernés directement par les agissements d'un pédophile présumé, d'autres ont de sérieux doutes pour leurs enfants autistes.
L'affaire a été mise au jour il y a un an tout juste et ces familles souhaitent à présent qu'elle avance sur le plan judiciaire. D'où l'agitation médiatique déclenchée en ce début avril.
Si l’AFIPaeim, association familiale pour enfants et adultes handicapés intellectuels qui gère l'établissement, n'a pas été directement visée dans la communication faite à la presse, elle s'est sentie salie alors que sa direction dit œuvrer "avec transparence" depuis le début, sans "étouffer ces événements".
L’IME dit avoir eu connaissance d'une première partie de l'affaire par la Gendarmerie, le 15 avril 2015. Un salarié de l’établissement était soupçonné de détention d’images pédopornographiques à son domicile.
"Suite à cette information, ce salarié, qui était en contrat aidé depuis 6 mois, a immédiatement été suspendu avec interdiction d’approcher l’établissement", détaille Christophe Hertereau, un membre de la direction qui explique que l’Agence Régionale de Santé et le procureur ont été avertis, "selon les modalités de signalement des évènements indésirables graves prévues par la réglementation". Plus tard, l'association s'est constituée partie civile dans ce dossier.
Le 4 mai, une réunion était organisée avec les familles pour les informer des faits qui étaient reprochés à ce salarié. D'autres réunions ont eu lieu les 19 mai et 17 juin, avec notamment l’association d’Aide et d’Information aux Victimes (AIV) de Grenoble.
"C’est dans le cadre de ces réunions, que le Président de l’AFIPaeim a encouragé les familles qui avaient des inquiétudes ou des soupçons par rapport à leur enfant, à porter plainte à la Gendarmerie ou au Commissariat le plus proche de leur domicile", explique encore la direction. Des familles ont alors déposé plainte et ont été entendues par les gendarmes.
Il est insupportable de laisser penser que rien n’a été fait"
Selon l'IME, "l'annonce de ce premier évènement, particulièrement traumatisant pour les familles, mais aussi pour l’ensemble des équipes de l’établissement, a généré, à postériori, des interrogations sur des changements de comportement de leurs enfants et des suspicions à l’encontre de deux autres salariés de l’IME. Dans ce cadre, certaines d’entre-elles ont alors porté plainte".
Le spectre des soupçons s'élargissant, deux nouveaux salariés ont alors été inquiétés. Après enquêtes et auditions, la Gendarmerie a informé l’AFIPaeim, au cours de l’été, qu’il n’y aurait pas de suite judiciaire aux plaintes des parents. "Ces deux salariés ont été réintégrés dans les effectifs puisqu’officiellement il n’y avait rien à leur reprocher."
Dans un communiqué, l'association qui gère l'IME dit "qu'elle peut comprendre l’impatience des parents qui, comme tout justiciable, trouvent toujours que la Justice ne va pas assez vite (...) Toutefois, il est insupportable de laisser penser, parce que le sujet est médiatiquement 'à la mode', que rien n’a été fait".