Salaires mirobolants, frais de communication et de bouche conséquents... la Chambre régionale des comptes pointe du doigt un certain nombre de dépenses discutables aux Pompes Funèbres Intercommunales de Grenoble. Claus Habfast, vice-président de la Métro, remet les choses à plat.
Le rapport de la Chambre régionale des comptes concerne la période allant de 2008 à 2012. On y constate la bonne santé de la Société d'Economie Mixte des Pompes Funèbres Intercommunales, mais on y découvre aussi des comportements financiers qui, vu de l'extérieur, peuvent paraître incongrus. Citons des frais de communication à hauteur de 392.000 euros entre 2011 et 2012 ou des frais de bouche voisins de 50.000 euros par an... Mais ce que l'on retiendra surtout c'est le salaire mensuel brut de la directrice: 20.775 euros!N'oublions que dans l'affaire, l'agglo de Grenoble, autrement dit la Métro, a sa part de responsabilité puisqu'actionnaire à hauteur de 79,43% de la SEM PFI.
En tant que vice-président en charge des équipements d'intérêt communautaire, Claude Habfast explique qu'il y a deux niveaux de lecture dans les observations de la Chambre:
- Le premier concerne les dépenses de l'entreprise: frais de bouche, com', revenus de la directrice... pour l'élu, "c'est du ressort du conseil d'administration, et c'est à lui de donner des directives et en aucun cas aux conseillers communautaires de s'en mêler."
- En revanche, les autres observations concernent bien la Métro "qui doit plus s'occuper des tarifs des prestations rendues aux usagers". Il reconnaît que "c'est la mission de service public et il ne faut pas la laisser au conseil d'administration. La Métro doit donc plus s'intéresser à ce satellite. Ce qui n'est pas simple car les PFI vont bien au-delà des 49 communes de l'agglomération."
Claus Habfast souligne que c'est une société qui marche bien mais il y a, selon lui, "de nombreuses familles pour qui les frais d'obsèques pèsent lourds et si des leviers existent pour faire baisser les prix, il faut les utiliser".
Concernant les dérives pointées, la Métro exprime désormais "une volonté de sobriété dans la dépense publique". Au sujet des revenus de la directrice, pour le vice-président, "ils correspondent à un contrat ancien lié à des résultats et, à ce titre, la directrice bénéficie des mêmes protections que n'importe quel salarié, c'est une cadre en CDI". Il conclut: "le conseil d'administration doit maintenant trouver la bonne formule pour que la réputation des PFI continue d'être excellente et ne soit pas entachée par un salaire que beaucoup considèreraient comme trop élevé pour une société qui fournit un service public."
Interview Grégory Lespinasse et Dominique Bourget
Intervenant : Claus Habfast, vice-président de La Métro