Trois vice-présidents de la région contestent l’arrêt, ce samedi 1er octobre, de la ligne de trains de nuit Paris-Savoie. Conséquence d’une décision prise par le gouvernement en février dernier d’abandonner l’exploitation de la majorité des trains de nuit Intercités.
Les trois élus, directement concernés par cette suppression de ligne s’insurgent
Le communiqué est signé d’Eric Fournier, vice-président délégué à l’environnement et au développement durable, de Patrick Mignola, vice-président délégué aux transports et de Martial Saddier, vice-président délégué à l’économie.
Selon eux la ligne, qui relie Paris à Bourg-Saint-Maurice en Savoie, et Saint-Gervais-les-Bains Haute-Savoie, "transporte 100.000 personnes chaque année" et présente un "potentiel évident".
Ils dénoncent « l’inertie des pouvoirs publics »
Les élus demandent à être reçus par la direction nationale des Intercités pour proposer différentes pistes qui permettraient le maintien de cette ligne.
« les collectivités locales et leurs offices de tourisme (sont) prêts à accompagner le renouveau de cette ligne en mettant en place des produits touristiques adaptés pour consolider la fréquentation. »
Jusque là aucune réponse alors pour sauver ses trains de nuit, la région se lance dans un bras de fer.
Les TER dans la balance
Jugeant « impératif que les acteurs responsables de ce dossier se rassemblent pour étudier l'ensemble des voies et moyens de nature à assurer la préservation de cette ligne », ils préviennent que « Ce travail est un préalable à la négociation de la convention ferroviaire qui lie la Région à la SNCF, en cours d'élaboration pour être applicable en 2017».
Auvergne-Rhône-Alpes figure en effet parmi les cinq régions dont la convention TER arrive à échéance en fin d'année.
Abandon progressif des trains de nuit Intercités
Comme la ligne Paris-Savoie, trois autres lignes Intercités de nuit ont été supprimées: Paris-Albi, ainsi que celles reliant Strasbourg et Luxembourg à Nice et Portbou (Espagne).
Deux autres lignes, Paris-Irun (Espagne) et Paris-Nice, bénéficient d'un sursis, respectivement jusqu'en juillet et octobre 2017, tandis que l'Etat s'est engagé à maintenir les liaisons Paris-Briançon et Paris-Latour-de-Carol "en raison de l'absence d'une offre alternative suffisante".
Aucun investisseur privé n'a voulu reprendre en l'état ces lignes délaissées par les voyageurs (-25% de fréquentation depuis 2011), lourdement déficitaires (environ 100 millions d'euros prévus cette année) et désormais en concurrence avec les "cars Macron".
Le gouvernement a laissé la porte ouverte à un financement par les régions, mais aucun accord n'a pu être trouvé à temps. Le sort des Intercités de nuit est cependant étroitement lié à celui des Intercités de jour, dont l'Etat souhaite aussi se désengager et pour lesquels une concertation avec les régions se poursuit jusqu'au 15 octobre.