Environ 1.200 personnes, selon la police et 1.600 selon les organisateurs, ont manifesté hier samedi à Saint-Jean-Pied-de-Port au Pays basque. Un rassemblement soutenir les militantes indépendantistes Intza Oxandabaratz, Aurore Martin et Haizpea Abrizketa qui ont défilé toutes trois dans le cortège.
Intza Oxandabaratz, âgée de 35 ans, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris en avril 2014 à deux ans de prison pour "lien avec l'ETA". Son procès en appel doit se tenir le 21 janvier à Paris.Aurore Martin et Haizpea Abrizketa sont, quant à elles, poursuivies par la justice espagnole pour leur appartenance au parti indépendantiste basque Batasuna, interdit en Espagne mais pas en France.
"Nous sommes 1.600 pour soutenir Intza, Aurore, et Haizpea et 33 autres militants, et pour faire entendre les demandes de la société basque de paix et de démocratie"
Mattin Etcheverry, membre du comité de soutien, a mis en cause Paris et Madrid, à l'issue de la manifestation.
"La France et l'Espagne doivent prendre part à la résolution du conflit or leur réponse c'est +procès et emprisonnements+", a-t-il ajouté.
En tête du cortège on pouvait lire en basque sur une banderole tenue par Intza Oxandabaratz et Aurore Martin : "Intza, Aurore libre!".
Comme la plupart des manifestants les trois militantes portaient des foulards orange, symboles de résistance régulièrement arborés lors des procès des militants indépendantistes.
Intza Oxandabaratz avait été arrêtée à son domicile en décembre 2011 à Saint-Jean-Pied-de-Port avec son compagnon espagnol Julen Mugica, dans le cadre de la découverte d'une cache d'armes d'ETA à Minerve dans l'Hérault en août 2009. Sur les lieux, les enquêteurs avaient relevé leurs traces d'ADN. Enceinte de cinq mois lors de son arrestation, la jeune femme avait été ensuite placée sous contrôle judiciaire en mars 2012.
En avril 2014, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Intza Oxandabaratz à deux ans de prison, un jugement qui sera examiné en appel le 21 janvier à Paris.
Son compagnon condamné à quatre ans, a été quant à lui libéré le 11 décembre 2014 après avoir purgé sa peine. Une motion de soutien à la jeune femme a été signée par 217 élus dont 28 maires du Pays basque français.
Les signataires soulignent que dans le contexte actuel en Pays basque et en raison de "la demande de plus en plus pressante de la société et des élus pour que l'Etat français s'implique dans le processus de paix, ce genre de procès n'a pas lieu d'être (...) Intza doit rester libre et continuer à travailler à Saint-Jean-Pied-de-Port, aux côtés de son compagnon et de son fils," soulignent les élus dans leur motion.